L'an neuf, c’est le mal.
Absolu.
Ultime.
Preuve n°1 : le premier janvier la planète entière a une gueule de bois**, sauf ceux qui n’en ont pas parce que leur pays gémit sous les coups d’une guerre civile ou non, les beignes d’un tremblement de terre coquin, les mandales d’une centrale nucléaire facétieuse et j’en passe des plus funs. En ce qui concerne ces pays-là, d’ailleurs, peut-être qu’ils sont les champions de gueule de bois, vu qu’eux l’ont tous les jours.
Il est d’usage de leur accorder une pensée émue*** tandis qu’on fait péniblement glisser son aspro**** dans un verre trop petit pour contenir la mer de nos larmes amères et « plus jamais de mélanges avant les petits fours »*****.
N’empêche que si là, je suis en train de composer la note de blog la plus molle de l’année, c’est qu’il y a une raison, s’pas ?
Preuve n°2 : Il est d’usage également de prendre de bonnes résolutions. Entendez « emmerdantes ». Et là, la preuve est double car non seulement on est prié de se regarder en face, traquer le gros défaut qui tue, l’addiction létale, et surtout la malbouffe (Évidemment, on y pense après une semaine d’agapes sybaritiques qui nous ont collé au bord de l’anorexie, en même temps donc, c’est pas dur.) mais également de faire profiter les voisins de ses décisions d’abandonner telle manie honteuse. Ce qui est d’un masochisme avéré en plus d’un égocentrisme crasse (Qu’est-ce que j’en ai à carrer, Dudulle, que tu aies décidé de ne plus manger que des germes de soja et de faire du sport ?).
Sans compter ceux (moi) qui décident fermement de prendre celles de l’année d’avant (aucune) et de s’y tenir, il y a ceux qui feignent de s’apercevoir que ça ne sert à rien parce que dès la seconde semaine de janvier les dites bonnes résolutions seront battues en brèche pour une raison quelconque (la piscine ne reçoit pas les civils entre 14 et 15 heures) autant que très bienvenue.
Mais, mais, mais qu’on se rassure, les bonnes résolutions ça ne sert pas à être tenu mais à étaler sa culpabilité et ses flagellations intimes (je fume trop*****, j’arrête avant l’apocalypse), de ce point de vue, ça marche très, très, très fort.
Preuve n° 3 : les vœux.****** A envoyer s’il vous plait jusqu’à la fin du mois, après c’est mort. Depuis que j’ai un portable, je n’oublie plus, mais avant, c’était l’enfer et je rasais les murs pendant deux mois.
N’empêche que, c’est depuis l’apparition du portable que la malignité du nouvel an s’exprime à taux pleins et sans fioritures. En effet, l’homme et la femme post-moderne ont à cœur d’envoyer THE SMS OF THE NEW YEAR******** à tous leurs potes, parents, enfants, ancêtres et ce dans un temps record, avant l’heure fatidique.
Résultat : tous les mobiles du monde explosent à minuit******** ! (ou le lendemain matin au réveil********* quand on a pris la précaution de le fermer la veille juste après avoir envoyé ses propres vœux).
Bref, je haïrais vraiment le nouvel an si et seulement si mon père, ce traître, ne sortait pas de derrière les fagots un armagnac 1920 que je mettrais l’année entière à oublier.
À la vôtre et mes meilleurs vœux pour l’année de l’apocalypse !!
*cosmique, forcément cosmique...
** check
***Check
**** Check
*****Check
******Check
*******Check
*********Check