Féminisme Réel vs Féminisme Radical Ressenti
Si j'ai toujours été féministe, je l'ai été longtemps d'une façon excessivement zen :
enfant des années 70, j'étais certaine qu'on allait pour le mieux, vers les lendemains qui chantent de l'égalité de fait, puisque de droit. Et mieux que ça : j'étais persuadée que je vieillirai assez pour le voir, sinon pour en jouir.
Mais bernique, bullshits, et bernacles, il m'a bien fallu constater à mon désenchantement total que c'était loin d'être gagné, qu'on avait toujours le cul bien enfoncé dans les ronces et que l'expression " Mais enfin on est au XXI° siècle ! " n'avait strictement aucun sens, tant les vieux réflexes médiévaux s'accrochaient à qui mieux mieux, tels les morpions communs à la culotte du bénédictin... et jusque dans mon propre crâne (mais genre plutôt "poux nucléaires" cette fois).
Je crois que ce qui me sidère le plus c'est la perception de certaines personnes de ce féminisme mien que j'ai à moi. Je lis dans leurs yeux la terreur de Kali et son collier de couilles, moi qui me vois plutôt comme une militante sérieuse, appliquée, informée, mais sans plus : " Vous reprendrez bien une tasse de thé avec votre machisme ? Un ou deux sucres pour faire passer votre sexisme ? ".
C'est pourquoi, pour me servir de pense-bête ainsi qu'aux copines stupéfaites de se voir offrir un sécateur rouillé alors qu'elles ont à peine tenté qu'on ne les interrompe pas à table, j'ai établi au doigt mouillé et sans la moindre prétention scientifique, ce petit pense-bête en forme d'échelle de Richter moins 1 barreau.