En un combat crédible
J'ai écrit cette note de blog en mai 2008, si j'en crois mon ancien blog sur Fantasy point Freu :
"En un combat crédible...
Voilà, ils sont deux, ce sont les gentils. L'un est un vampire homosexuel et désabusé, commissionné par le Vatican, l'autre un ancien champion de capoeira idéaliste envoyé par un dieu vaudou autant que vindicatif. Les méchants en face, ce sont les nazis. Il y'en a une petite quinzaine, et, bien sûr, ils sont armés jusqu'aux dents, prêts à bondir.
Rien à signaler jusque-là. Tout est normal, classique presque.
Mes gentils ont un handicap, ils sont obligés de se battre attachés l'un à l'autre par une cravate de soie bordeaux à pois jaunes. Les autres sont seulement sidérés – je me mets à leur place : la cravate est vraiment, franchement, ignoble.
N'empêche que les gentils doivent gagner et que, malgré tout, jamais personne n'a remporté la victoire en faisant vomir ses adversaires avec une arme non conventionnelle issue du cerveau malade des designers de l'industrie textile. Ça se saurait. J'ai beau écrire de la SFFF, il y a des bornes aux limites que j'ai le droit de franchir, avec ou sans carte de séjour. Cela dit, si j'étais le préfet, je me reconduirais à la frontière manu militari.
Bref, là, mes gentils viennent d'en éliminer deux d'un coup, y'en a trois qui leur sautent dessus qui ne vont pas faire long feu, il m'en reste dix à trucider. Alors...
Alors, j'ai piqué le Batman et un Pirate des Caraïbes dans les tiroirs de mon gremlin ainsi qu'une poignée de schtroumpfs et je les ai collés, là contre mon clavier. Le gremlin, lui, vient de débarquer pour le petit dej. Depuis le canapé, il me regarde sereinement lier le Batman au pirate à l'aide d'un lacet rouge subtilisé à ses baskets. La bataille acharnée et virevoltante de Batman et Jack Sparrow contre les schtroumpfs ne lui arrache pas un froncement de sourcil, il ne s'agace que lorsque le premier combat terminé, je recommence aussi sec :
— Pourquoi tu t'embêtes, Maman ? Batman gagne toujours...
Je me le demande aussi parfois."
Métaphysique du Vampire, le roman dont cette scéne est tirée (et qui est l'une des premières écrites de mes histoires de vampires) sortira d'ici quinze jours, trois semaines aux éditions Ad Astra. Tin, je l'ai commencé, il y a donc quatre ans pour me distraire des soucis que je rencontrais avec EdeN en Sursis, mon premier jeunesse...
Je l'ai dédié à deux auteurs que j'aime beaucoup et à qui je dois tout autant (Notamment certains de mes plus beaux fou rires fandomiques !), Roland C. Wagner et Serge Lehman ; ils n'ont pas besoin de lire le bouquin pour savoir ce qui leur a valu cela, le titre suffira, je gage. Néanmoins, le roman lui-même est une sorte de réponse en forme de pied de nez amical à tout ce que nous avons pu échanger ensemble sur la vie, la mort, l'amour, les vaches, l'univers et le déni de la SF.
Il sera dit que je suis incapable de rien prendre réellement au sérieux.
bref, raconter des histoires, ça prend du temps, mais ça vaut le coup d'attendre. :)