Un diamant gros comme le Ritz (bis) Francis Scott Fitzgerald
J’ai le regret de vous annoncer la fin tragique de Francis Scott Fitzgerald à l’âge approximatif de 44 ans*, il y a environ 63 ans*’. L’auteur de Gastby le Magnifique n’est plus à présenter, aussi ne le ferai-je point, d’abord parce que ça m’arrange, ensuite parce que, pédago dans l'âme, je crois à la nécessité des recherches personnelles en cas de coup de foudre soudain pour un nouvel intérêt obsessionnel, de plus, ça m'arrange une deuxième fois et parce que , surtout, pour finir, je ne pourrais rien vous dire que vous n’apprendriez sans mal de notre ami Wikiqui S. Eplanteparfois-Maipassissouventqueça.
(Pour ceux que ça titillerait quand même, son histoire ainsi que celle de sa femme Zelda fut follement romantique, façon entre-deux guerres, au point que c’est un réel truisme** que de le dire, de même que d’ajouter qu’ils furent les héros de leur propre roman****)
Un diamant gros comme le Ritz est une bonne grosse nouvelle d’environ cent mille signes, peut-être un peu plus, limite novella.
Elle raconte l’histoire d’un descendant de Washington ayant découvert une (littéralement) montagne de diamant qui se terre, paranoïaque, dans le palais voisin du trésor en compagnie de ses esclaves, de son fils et de l’adorable Kismine.
Tout va très bien dans le meilleur des mondes clos et quand, par hasard, un étranger s’avise de tomber dessus involontairement, on s’en débarrasse sans trop d’états d’âmes. Jusqu’à ce que le fiston invite un de ses copains de classe…
L’intérêt de cette nouvelle est tout entier dans l’atmosphère fantastique, mythologique, que Fiztgerald tisse petit à petit, en commençant par la toponymie déjà (Ville nommée Hadés, Collège Saint Midas), puis qui glisse lentement mais implacablement vers la démesure, la richesse invraisemblable de Braddock le père, ses solutions ultimes pour la conserver, et le désastre annoncé d’une pleine piscine d’hubrys dans laquelle on plonge à sa suite, au point de tenter de négocier avec Dieu...******
Et c’est toujours à la fin de ce genre de nouvelle, que je me pose deux questions :
a) Comment les gens font-ils pour ne pas voir que c’est de la SFFF ?*******
b) Le rapprochement avec les histoires de « mondes perdus » ou Ridder Haggard est-il si difficile que cela ? Pourquoi est-ce que j’entends dans la voix de Braddock des accents de Celle-qui-doit-être-obéie ?
Ah oui, mais non, pardon, ce n’est pas de la SFFF, c’est une fable philosophique. Bon sang, mais c’est bien sûr !
Cruché-je !
Navrée.
* Je ne sais pas compter.
*’Toujours pas.
** Hop un truisme !
*** Hop, un deuxième !****
**** Jusqu’à trois je sais, après je compte en troll :
Un, deux, trois, beaucoup, puis beaucoup-un, beaucoup-deux, beaucoup-trois… etc, jusqu’à des tas, des tas-un… bref !*****
***** On peut compter en marronniers aussi, je pense, mais ça prend plus de place.
****** Qui, dans cette histoire, a clairement appris à négocier au Marché Égyptien d’Istanbul ou avec Bruce Willis dans le Cinquième Élément.
******* Parmi les gens qui haïssent cette nouvelle********, il serait intéressant de connaître ceux qui font également profession de détester la SFFF.*********
******** Il y en a et c’est leur droit.**********
*********Je vous le dis tout de suite : dans ma famille de fous, on approche un joli 99 pour cent, sauf le snob de service qui ne parviendra jamais à avouer même sous la torture qu’un texte de Fitzgerald le fait suer.***********
********** Si !
*********** Moi, j’y arrive très bien. Cf : « Le propos de Gastby le Magnifique m’emmerde, rien à battre du malaise des parvenus face au rejet de la jet-set de l’époque ! En revanche, quand Fitzgerald m’emmerde il le fait avec style, ce qui n’est pas donné à tout le monde.************ Cela dit, ça ne le sauve que pendant dix minutes… »*************
************ Seulement à Proust et à Flaubert.*************
************* Un /e troll/esse velu/e s’est glissé/e dans ces lignes, Lectrice/teur, ma/on semblable, mon/a frère/soeur, sauras-tu la/e dénicher ? *************’
*************’Et oups, un/e autre !
************** Et à quelques auteurs ou romancières*************’’ encore en vie à qui je ne veux pas retirer le beurre des nouilles**************
*************’’ Et oups, un/e autre !
************** Eco, ça ne compte pas, il a sûrement de quoi s’acheter une motte de beurre grosse comme le Ritz.
Photos :
1. Francis Scott Fizgerald, 1921, par Gordon Bryant pour Shadowland magazine
2. Zelda Sayre Fitzgerald, 1922, par Gordon Bryant pour Shadowland magazine
3. Spirit of Ectasy in front of a Rolls Royce Silver Shadow par Dan Smith. Licence Creative Commons