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Le Captcha, c'est le...

Publié le par Jeanne-A Debats

485px-Paradise Lost 12Qui n’a jamais eu envie de tuer quelqu’un – le premier qui lui serait tombé sous la main – quand, à l’issue d’un formulaire d’inscription bien abscons (après avoir signifié son nom1, sa race animale4, son sexe5, sa religion7, son adresse10, son crétin de pays d’origine11, ses hobbies à la noix 14, défini la fichue question secrète15, défini la bordel de réponse à la fichue question secrète 16…) ayant enfin appuyé sur la touche envoi, tout empreint déjà d’un soulagement sourd18, s’est retrouvé nez à nez avec :

 UN CAPTCHA ?

Combien d’entre vous ont-ils lâché un juron nerveux ?

Combien l’ont-ils retenu ?

Combien ont-ils menacé conjoint et progéniture de représailles dignes de Tamerlan ou Crassus ?

Combien se sont-ils déjà roulés par terre, parce qu’après tout ça, le bidule est à peine lisible par un télescope suisse et qu’ils se sont déjà gouré trois fois ?19

 

 

 

 

 

Eh bien pas moi.

J’adore le Captcha.

 

Le Captcha n’est PAS le mal.

Le Captcha est le BIEN.

Le Captcha est adorable, voire kawaï.

Le Captcha est beau et sent la violette.

L’homme et la femme postmoderne peuvent affronter sereinement le Captcha, sans craindre de salir leur tailleur pantalon anthracite. La femme et l’homme postmoderne caressent le test de Turing dans le sens du poil car ils sont HEUREUX de prouver qu’ils ne sont pas des IA malgré cette légère entorse à la règle qui voudrait qu’on soit présumé innocent jusqu’à ce que les autorités en présence aient apporté la preuve du contraire.

Le Captcha est l’intrusion cybernétique dans l’infinie poésie du monde, la merveilleuse diversité de l’univers.

La même qui vous prend à la gorge quand vous contemplez un pétrolier hors d’usage, lesté de bidons toxiques, remontant vers la Mer Noire en s’inscrivant en ombre chinoise en plein coeur du soleil levant.20

Ou celle qui vous emporte à trois heures du matin sur la place de la Défense déserte tandis que la lune rousse éclaire plein pot un unique rossignol en récital.21

Telle que vous me voyez, je suis capable de passer une heure à jouer avec le bouton rafraîchir, rien que pour changer de Captcha 22 et connaître la joie d’en rencontrer un autre qui ouvrira de nouveaux chemins vers le rêve et le sourire…

Genre récemment celui-ci :

Killing Taniel.

Alors Taniel serait le chien sourd d’un écrivain de SF dépressif et alcoolique. L’écrivain passerait le roman à tenter de tuer le chien mais il raterait son coup systématiquement parce que dépressif et alcoolique. On apprendrait à la fin la raison de cette envie dévorante de meurtre : la pauvre bête du fait de sa surdité n’aurait pas aboyé le jour de l’atterro des profanateurs de sépultures et l’écrivain (qui de ce fait n’aurait pas été tiré de son sommeil d’ivrogne) aurait tout loupé : l’aventure et la blonde.

Ou encore :

Creamfall Zonen4 23.

Vous ne la voyez pas, vous, l’averse verte de crème chantilly extraterrestre sur la maison en pain d’épice ?

HaZzard OzzYe

Le magicien d’Oz en caleçon de titane, un baudrier de balles dum-dum  en travers du torse, braille du hard rock sur fond de guerre biologique…

Non ?

 

Je vous accorde que le Captcha marche bien mieux en anglais, mais c’est un détail sur lequel nous glisserons.

 Bon, je vous laisse, je dois m’inscrire à un forum, le formulaire est prometteur, vu la longueur, il y aura du Captcha de combat.

Miam !

 

1. Jeanne-A Debats 2

2. Noon ? 3

3. Sisi.

4. Clone à Lunettes

5. Euh… ça intéresse quelqu’un ? 6

6 Voir formulaire de contact du blog, ci-joint. Romanciers (ières) cyclothymiques s’abstenir.

7. Positiviste Clinicien du Dernier Restaurant Avant la Fin du Monde8

8. La parole sacrée est « Au revoir, et encore merci pour les Baklavas ! ». Il n’est pas interdit de rajouter « Et pour cette névrose obsessionnelle, vous avez déjà pensé à aller voir quelqu’un ? » 9

9. Le poissonnier du coin n’est pas une bonne réponse.

10. Rue des Belles-et-Bonnes-Couturières, Ankh-Morpok

11. Frankreich 12

12. J’ai toujours trouvé que ça avait une putain de gueule en germain.13

13. Bon, je vous accorde que c’est une gueule un peu louche, du coup.

14. Cette note de bas de page n’est pas la note de bas de page que vous recherchez.

14’. Deltaplane, littérature à boulons, clafoutis de combat.

15. En quelle année Le vieux djennoun a-t-il récupéré le couteau suisse parachuté par les anglais ?

16. 42. 17

17. Évidemment. Vous vous attendiez à quoi ?

18. Du même genre que celui qui doit vous saisir à la sortie d’un interrogatoire par des agents du FBI.

19. Et que par conséquent, il y a de fortes chances que selon la configuration du site qu’ils cherchent à atteindre, TOUTES LES PUTAINS D’INFOS LISTÉES CI-DESSUS devront être RETAPÉES !!!

20. Zut, je ne déconne même pas.

21. Là non plus.

22. Toujours pas.

23. Ceci n'est pas une note de bas de page, DU TOUT.

Publié dans Le MAL

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Le dragon ivre.

Publié le par Jeanne-A Debats

J’ai pris des bateaux bleus dont j’ignorais la destination.


J'ai accosté en Asie Mineure sur le même continent que Troie, abordant la jetée d’un palais or et blanc rêvé par un sultan dément ou les docks noirs d’une compagnie pétro-chimique.

Mêlée aux ouvriers partant au bassin de radoub, je me suis perdue entre les containers jaunes marqués de logos menaçants, j’ai déjeuné de pain non levé trempé de tomates et de  poivrons carmins au-dessus des dômes plantés de guingois d’un antique caravansérail.

Partout le silence m’a accompagnée au cœur d’une foule pressée, odorante et vive, mouvante au rythme de la mer de Marmara.

Je me suis trompée souvent, j’ai erré parfois, mais jamais je ne suis revenue sur mes pas.


J’ai été libre chaque seconde, d’une liberté acidulée de baklavas à l’orange.


Plus personne, désormais, n’ôtera ce goût-là de mes lèvres.

Publié dans Omphalos

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Téléportation, Mr Stock ?

Publié le par Jeanne-A Debats


 

HomeJ'avais cru dans mon immense naïveté que, question mur du çon éditorial, Anne Clarke avait passé les bornes de la Sublime Porte et que grâce à elle, nous nagions, enfin, dans les eaux sereines de « On-a-plus-rien-à-craindre-le-pire-est-déjà-là ».

Mais non.

Heureusement que, parmi nous, au cœur de cette merveilleuse communauté qu’est la Scène Littéraire Française, il reste quand même de vrais hommes capables de sentir un défi quand ils en voit un. Et de le relever. Haut et fort.

Il faut dire qu’eux-mêmes se gargarisent à loisir de la fameuse « exception française ».1

Au risque de se la prendre dans la bobine, en même temps que les pieds dans le tapis.

Ainsi, c’est Monsieur Roberts, directeur éditorial chez Stock qui gagne le pompon, le mickey, les oreilles et la queue.

(C’est l’été, la corrida est un marronnier de saison.)

Monsieur Roberts vient de découvrir :

a) l’existence des ordinateurs3.

b) le piratage

c) le malaise des librairies.

Cet homme est un explorateur tellement avant-gardiste qu'il a inventé la découverte vintage, peut-être même la rétro uchronie****, dans la foulée.

 

Le pauvre en est tout ébaubi. Mais comme c’est un vrai mec, il sait ce qu’il faut faire.

Il a trouvé la parade.

Interdire internet.

Le faire disparaître de la surface de la Terre et revenir aux signaux de fumée.6

Non, je déconne, mais ce n’est pas si loin, si on pousse le truc au bout, ce qui est une des manies agaçantes d’un bon locuteur en Klingon comme le faisait remarquer Alain Damasio sur France Cul. pas plus tard qu'il y a deux jours.*

 

Et sa vraie solution est ?

Je vous le donne en mille.

Imposer un lieu unique d’achat du livre ( les librairies) et par conséquent ne plus autoriser la vente en ligne (y compris numérique, je suppose)7. Et là, ce n’est pas du Klingon, je vous jure, il l’a vraiment dit.

Personne ne sait comment il compte s’y prendre et c’est tant mieux, parce que tout de même ça imposerait une surveillance d’Internet auprès de laquelle la censure chinoise aurait l’air d’une remontrance d’institutrice distraite par un sms amoureux de son IEN.

Mais le plus beau, le Spoonmaker** même, c’est quand même cette déclaration du bonhomme qui conclut presque l’émission  ( déclaration liée au déchant des ventes de Musso8) :

"Le temps de cerveau disponible est beaucoup moins important, et malheureusement que ce soit pour les radios, pour les éditeurs, pour les libraires, je pense qu'il y a tout un temps consacré à aller sur un blog, choper une info, un scoop, une rumeur qu'on a pas... les gens passent deux à trois heures quotidiennes de leur vie à faire ça et pendant ce temps-là ils ne lisent pas".

Alors    a) en fait, si Toto, ils lisent, parce que pour utiliser un ordinateur faut savoir lire, déjà.

Ensuite b) Loulou, je dois t’avouer que j’adore l’expression « temps de cerveau disponible » tant elle suinte de mépris inconscient chez ceux qui l’utilisent9. Et toi, je ne sais pas, mais moi mon cerveau fonctionne en permanence, sinon j’aurais du mal à respirer quand je descends un escalier ou que je mâche un chewing-gum. Tu dois avoir vu un de ces vieux épisodes de série antédiluvienne (Typo Stargate) où on te serine la vieille sornette selon laquelle on n’utilise son cerveau qu’à dix pour cent de ses capacités, c’est pas possible autrement10.

De plus c) qui tu es Jojo, pour décider à la place des gens ce qui est le mieux pour eux ? (Genre : lire plutôt qu’aller en salle de muscu ou à la plage ?)

En outre d) comme souvent avec les stats, Chouchou, tu rapproches deux chiffres qui n’ont pas forcément de rapport entre eux (le temps des gens sur le net vs le temps qu’ils AURAIENT passé à lire) en décidant que c’est le même.

 J’aime !

Où est le bouton « like »13 ?

           

C’est marrant, et si je décidais d’en faire moi aussi des stats ?

Du style :

Puisque les blogs les plus actifs que je connaisse sont ceux de lecteurs dévorants qui passent leur temps à lire, à parler de ce qu’ils lisent, avec passion, quand ils ne déconnent pas sur FB ou G+ à échanger des photos de chats rigolos***, il n’y a plus qu’une solution :

obliger tout le monde, sous peine de reconduite à la frontière, à avoir un blog de chronique littéraire (à jour, s’il vous plaît), aimer les lolcats et à s’inscrire sur les réseaux sociaux.

Voilà.

Bon du coup, évidemment, ça risque de mettre les critiques au chômage.

Too bad.

Hélas, on a rien sans rien.14

Enfin, je ne sais pas ce qu'ils prennent au petit-déjeuner chez Stock, mais ne me donnez pas l'adresse de leur dealer : c'est pas bon.coke 

 


 

1. Notamment celle qui consiste à ignorer résolument un genre reconnu partout ailleurs dans le monde.2

2. Non, je ne parle pas du thriller ésotérique.

3. Je suppose que chez Stock, ils congèlent leurs directeurs éditoriaux et ne les réveillent qu’une fois par an pour signer les chèques, du coup, ils sont un poil en décalage avec la marche du monde.4

4. Ou alors ils ont mal compris le message de l’épisode 3 « To the last man » de la saison 2 de Torchwood.5

5. Série que je vous recommande des deux pieds des deux mains, si vous ne l’avez pas déjà vue.

6. Ça tombe bien je connais des auteurs fumants.

7. C’est sûr qu’avec le succès que l’on connaît au prix unique du livre, il FAUT absolument rééditer ça dès que possible.

8. C’est tout aussi sûr qu’à 200.000 exemplaires, on peut parler de chant du cygne. Vous m’excuserez si je ne fais pas partie du chœur des lamentations. (En revanche, j’ai eu une envie féroce de taper sur ce monsieur qui a laissé tomber du bout des lèvres qu’il « n’avait rien contre la littérature populaire. »)

9. Et c’est notamment là que Roberts fait mieux que Clarke.

10. Il faut bien reconnaître que, parfois, la SF a de petits côtés nocifs.

11. Ça me fait furieusement penser à ceux qui croient dur comme fer que si on supprimait tous les « mauvais » bouquins, les gens se rueraient sur les « bons ».12

12. Ne me demandez pas comment ils trient le bon grain de l’ivraie, pas la moindre idée, et en fait, je préfère ne pas savoir.

13. Non, pas .

14. Ça  se voit, hein ?^^

 

 

*Oui, il leur arrive de parler Klingon sur France Cul. Farpaitement !


** Voir billet "Un diamant gros comme le Ritz" sur ce blog.

 

 



*** Mon lolcat préféré ever :         chat-qui-louche-jpg-uic283076-1 je trouve qu'il va très bien avec Mr Stock et ses fadaises, comme le faisait remarquer Roland C. Wagner pas plus tard qu'il y a vingt quatre heures.

**** Si ma tante en avait, on l'aurait appelée Tatie jean-Marc.

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Sacrilège au petit-déjeuner.

Publié le par Jeanne-A Debats

2011-07-31 10.18.59Longtemps je me suis levée de bonne heure, parce que le chant du muezzin de la mosquée à deux pas, c’est très spirituel, mais en même temps, ça vaut largeos n’importe quelle sirène d’alerte à la bombe.

Ça réveille et ça donne envie d’aller se doucher après un bon café.1

Ce matin, non.

Ce matin, je suis de retour au Kansas. Et ce qui m’a réveillée, c’est la prise de bec d’une de mes voisines d’en bas2 avec un touriste. Ça hurlait « Pas de cameras, pas de cameras !» à plein poumons et à 7 heures du matin.

C’était moins spirituel déjà, mais ça m’a donné une impression de décalage cognitif pas piquée des coléoptères : je suis revenue dans un monde où le touriste, l’emmerdeur en caleçon à fleurs et à appareil photo, ce n’est plus moi, c’est l’autre.

Je me suis penchée, mon café à la main, pour admirer la scène4. Une de mes grandes brunes préférées toisait un petit type blond comme les blés, rouge comme  un homard5, sanglé dans ses sac à dos et lui expliquait avec une fermeté difficile à ignorer6 dans un anglo-germain qui devait tout à Gabin et Lino Ventura que « Photo nicht autorisazzion', strictly forbidden, raus ! »

Le petit type se recroquevillait de partout7, et même s’il tenta de discuter un brin histoire de ne pas rapetisser de même aux yeux de la dame8 qui lui collait aux pataugas, il cana et le quartier reprit son rythme habituel : ronron des scooters, sirènes des flics et conflits conjugaux par les fenêtres ouvertes9.

Je me remis à siroter mon café, tentait d’appeler ma meilleure copine pour lui apprendre que je n’avais pas été enlevée par le PKK et que par conséquent elle devait renoncer à porter cette délicieuse voilette noire à mon enterrement, ainsi qu’à l’organisation de la veillée funèbre pour laquelle elle envisageait sereinement l’acquisition d’un camion-citerne de margaritas ainsi qu’une demie tonne de cierges d’ambiance madarine-basilic. Déçue, la copine me prévint que, par conséquent, elle allait prendre sa douche et son café pour me rappeler ensuite. En bas, le petit type penaud enfilait la rue10, poursuivi par la gouaille de ma grande brune de voisine et de ses potesses, très en forme en ce début de semaine.

Parvenu à l’angle du boulevard 12, il se mit à feuilleter frénétiquement un livre dont je reconnus bien la mise en page très classique, vu que j’avais eu affaire à une du même genre toute la semaine dernière : un guide de voyage.

C’est sans doute CE bouquin-ci qui envoyé CE type-là dans CETTE rue.

Au motif, sans doute, que, je cite : « Atmosphère, atmosphère, typique, loin des sentiers battus, trésors cachés, le vrai, l’authentique... » 13. Je peux l’affirmer sans avoir lu son guide au malheureux microscopisé, et je suis sans doute en mesure d'en réécrire quelques passages au besoin.

Après quelques secondes de réflexion, je me suis levée de mon poste d’observation, j’ai fouillé dans ma valise et là, j’ai fait une chose absolument hérétique :

J’AI JETÉ UN LIVRE.


  O_o14


X_x 15

 

Si.

À la poubelle.

C’était « Le guide du Routard, Istambul »16.

Si, si.

Je vous expliquerai demain.

Là, il faut que me remette de mon sacrilège.

Café.18

 

 

 

 

1. Ben quoi, ça ne vous fait pas cet effet-là les sirènes d’alerte à la bombe ?

2. Pour ceux qui ne le sauraient pas: j’habite dans une rue particulière et mes voisines exercent une profession particulière également, et très injustement imposée alors qu’elle n’ouvre droit à aucune couverture sociale.3

3. Mais nous en reparlerons. Sachez toutefois que cette profession particulière conduit à  envisager la géométrie des trottoirs et des aménagements urbains d'une manière tout à fait inhabituelle.

4. Et parce que je suis une incorrigible commère.

5. Où avait-il pu choper un coup de soleil pareil, ici ? o_o

6. La cravache à pommeau d’argent est un accessoire indispensable à une bonne fermeté difficile à ignorer.

7. Et sans doute jusque dans des endroits que ma mère et mon ministre m’interdisent d’évoquer en public.

8. La même mais avec plus de seins et de cheveux.

9. Les gens capables de se lancer dans un conflit conjugal avant le petit déjeuner devraient divorcer.

10 À défaut d’autre chose 11

11. Pardon, c’est nerveux.

12. Hors de portée de la cravache, donc.

13. On peut continuer comac des plombes.

14. Smiley censé exprimer l'intensité de ma sidération consternée.

15. Et les remords subséquents.

16. Ne me dénoncez pas, pitié.

17. J’en reste sans voix.18

18. Ça vous fera des vacances. 19

19. Mais pas longtemps, faut pas rêver non plus.

Publié dans Omphalos

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La note de bas de page, c’est le MAL !!!!!

Publié le par Jeanne-A Debats

485px-Paradise Lost 12

 

 

 

 

La note de bas de page, c’est le MAL !

C’est clair, qu’on se le dise et que l’on mette son mouchoir par-dessus en guise de linceul (Sans convoquer pour  autant les pleureuses.).

 

 

 

D’ailleurs la note de bas de page n’a qu’un seul usage (mais uniquement le couteau sous la gorge), celui-ci * ou celui-là**.***

Éventuellement****, la note de bas de page peut éclairer la (e)  lanterne (lamparo) du (de la) lecteur (trice) à l’ (la) esprit (conscience) obscurci (e) par l’usage (utilisation) immodéré ( e ) de l’écran (la liseuse) à cristaux liquides (rétro éclairée) et qui méconnaîtrait (par exemple) la (e ) signification (sens) du (de l’)  mot (expression) anagnoste.*****

La note de bas de page peut également****** donner un renseignement supplémentaire :

ainsi,  pour « Quousque tandem Catilina », *******’

ou proposer une traduction comme ici.********

 

Néanmoins, l’homme (et la femme) postmoderne se doivent de connaître (et de donner à connaître) très exactement ce qu’il a (ils ont) à dire********** sur le ton qui convient*********** et DE FAÇON TOTALEMENT LINÉAIRE !!! Car la femme (ou l’homme) postmoderne ne papote pas tel le juvénile attardé sur les flux RSS de Skyrock, masquant ses furoncles derrière un anonymat quiet et une photographie dérobée au mépris de toutes les lois sur le copyright au site d’Orlando Bloom ! Non, vous dis-je ! Elle (Il) disserte, en trois points, thèse-antithèse-synthèse, hors de cela point de salut, sinon c’est le lupanar (voire le bordel), ou même, hélas, une pensée carrément non-occidentale.

Merci René************, je savais que tu n’en finirais pas de nuire de sitôt.

Ainsi, tout récit (production graphique, graphologique – même agrémentée d’images, photographies, illustrations, dessins, des seins************* – texte, article, roman, nouvelle, novella, brève de comptoir) harmonieux et strictement orthodoxe suivra un schéma argumentatif tel qu’il évitera comme la peste ces pets de l’esprit que sont les notes de bas de pages en tachant d’éclairer son propos au fil de la narration (si narration, il y a) de l’explication (si et seulement si, explication, nécessaire – ce qui n’est pas à conseiller { car de facto*******’’ l’on risque de s’écarter de la sacro sainte linéarité [ ce qui conduit le lecteur à s’égarer] d’un bel et bon discours} quoi qu’il arrive – sur un point précis) ou de la démonstration qui peut et doit être l’unique objectif de discours valide pour la femme (ou l’homme) rationnelle (el) moderne.

Malgré les prétentions affligeantes des théories néoténistes************* et l’engouement atterrant pour celles-ci, il est fondamental pour l’authentique individu conscient du monde et de ses responsabilités envers les générations futures de renoncer à « déconner » (ou à jouer – ou pire, à ne pas se prendre au sérieux { c’est-à-dire abdiquer [ temporairement, du moins on l’espère] carrément sa dignité d’adulte} – ou bien encore, horreur, se distraire ) voire  extravaguer pour le plaisir (Ça y est, le grand mot est lâché !) alors qu’on pourrait (doit) pontifier à loisir pour l’élévation de la pensée humaine, l’édification des masses et ad usum delphini.*******’’’

Ipso facto, *******’’’’ sus mes preux !!!!!

 Bannissons, boutons, butons, buvons************’ la note de bas de page qui sème la confusion dans  les esprits, plus vicieuse en ceci que les réseaux sociaux, les jeux de rôles, les liseuses électroniques, Marcel Proust, Socrate************’’, la drogue et les professeurs de l’éducation nationale, car elle corrompt la jeunesse la menant sans répit ni recours au suicide intellectuel voire au zapping obsessionnel.

Bref, quiconque use de la note de bas de page à tort et à Tourcoing (voire à Istambul), pour l’ignominieux (voire sadique) plaisir de rendre le développement complexe et la recherche laborieuse, grimant ainsi une thèse d’estaminet en raisonnement matriciel à n variables mérite le tripalium*******’’’’ car il renonce à partager les lumières de sa commune humanité au profit d’une hilarité malsaine et de mauvais aloi.

Et ça c’est VRAIMENT le MAL !!!!!

(Ou je ne m’y connais pas !)

 

 

* cf : blog de Sybille Marchetto


** ibidem


*** déjà, ça nous fait deux usages, mais ce n’est pas grave, cf note * et ** dans le post « Un diamant gros comme le Ritz ».


**** On est à trois, là, non ?


***** Et là, à beaucoup (cf note * et ** dans le post « Un diamant gros comme le Ritz »)


****** Mais évidemment tout le monde sait ce que veut dire anagnoste, la note de bas de page est donc inutile, Q.E.D.. ******


*******, *******’, *******’’, *******’’’, *******’’’’, *******’’’’’  C’est du latin.


Mais évidemment tout le monde connait le latin, la note de bas de page est donc inutile, Q.E.D..*******’’’’


******** « Où avez-vous égaré votre tandem, Cathy et Lina ? »*********


********* On a dit « PROPOSER » une traduction !


********** cf post « Le smilie, c’est le mal ».


********** René Des-qui-ne-sont-pas-le-territoire, pour les fans de AEVV et de Celui-qui-est-l’alibi culturel de ceux qui ne parlent pas Klingon.


************, ************’  et ************’ Il y en a qui dorment dans le fond ?


************ Démerdez-vous.

Publié dans Le MAL

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À Montauban, l'Antéchrist veille encore...*

Publié le par Jeanne-A Debats

zombizounoursLa femme de la pampa, quoique rude, reste toujours courtoise mais la vérité m’oblige à vous dire que certaines commencent à me les briser menu.

 

 


Soyons rude donc : je ne suis pas franco-hystérique, même pas par la bande, et je veux dire par là que les revendications régionalo-linguistiques rencontrent assez peu d’écho chez moi, me laissent carrément de glace (à plusieurs boules) et devraient, toujours selon moi, s’effacer devant les intérêts de la paix mondiale**. Ajoutons qu’en plus d’être d’arrière-garde***, les combats indépendantistes de tous poils et de toutes plumes me semblent bien souvent transporter de troublants remugles de racisme grand teint plus ou moins assumé.****

 Bien que souvent, certains de mes potes***** me susurrent que le raciste, c’est l’autre, l’immonde colonialiste qui rêve de leur imposer sa langue*****, ses coutumes****** et son administration******* et jusque dans leurs bras… vous connaissez la suite.

Voire.

Force m’est de reconnaître qu’ils n’ont pas totalement, totalement, tort.********

 


Mais il y a bien pire que le racisme de l’immonde colonialiste, chez l’immonde colonialiste, figurez-vous !

Sisi !*********

Il y a l’arrogance de l’ignorance tellement crasse et le mépris si insondable qu’il ignore même ignorer.***********

Cela, ça me donne envie de me mettre à jaboter en basque, un chapeau d’Alsacienne sur la tête, lissant ma jupe arlésienne************ et taggant « Gardarem Bonifacio » sur les murs du consulat Britannique à Sarlat tandis qu’au loin retentiraient les cornemuses du festival inter celtique de Lorient.*************

Mais je suis quelqu’un d’excessif, parfois, je n’en disconviens pas************** aussi refoulé-je la plupart du temps ce genre de pulsions pour le bien de l’humanité. Ce n’est qu’au moment où l’un des membres éminents de notre micro société mondiale se met à élucubrer vraiment dans ce sens que ça me reprend.

Aïe*************** !!!!!

 


Or donc, voilà-t-il pas que Madame Antéchrist n°2 U.K. s’est égarée à calembredainer**************** joyeusement dans ce style.

En full frontal.

Sans parachute. 

 Et je cite :

«  Editorial director Anne Clarke congratulated Canavan on the milestone, and said: “Orbit is proud to have been Trudi Canavan's UK publisher from the very start of her fantastic career - and for her more recent books we have been her publisher everywhere else in the world, too.” »

(Source, the bookseller.com)

Déjà et d’une, jusqu’à preuve du contraire Trudi Canavan n’est pas éditée par Antéchrist N°2 en France, mais par Antéchrist N°1. Bizarrement, les espagnols, les allemands, les tchèques, les bulgares, les danois, les indonésiens, les polonais et les portugais se sont également passés d’Orbit UK pour faire connaissance avec la plume talentueuse de Canavan.

Ensuite et de deux, « everywhere else in the world », c’est quoi ? Ne rêvons pas, la preuve est faite ci-dessus : The World, le vrai The World, c’est l’anglophone, nous on n’est bon qu’à enluminer nos manuscrits à la plume d’oie au fond de nos couvents millénaires qui ne tarderont pas à brûler sous la torche d’un papiste illuminé quelconque… quand nous sommes supposés savoir lire…

C’est marrant, mais hier, je buvais un thé à la Gare de Sirkeçi (Istambul, Turquie)  en attendant de voir arriver l’Orient-Express.


Aff ciwl orient express4 jw

je pensais – c’est étrange  – à Agatha Christie, ***************** à la peinture à l’acide qu’elle faisait l’air de rien, entre deux crimes délicats, de la bonne société anglaise de l’époque, de ses compatriotes, de leur mépris rampant pour tout ce qui était autre et je me demandais comment elle, elle avait réussi à y échapper et si même elle y était parvenue, la pauvre. ******************


Apparemment, j’ai ma réponse : tout le monde n'y est pas encore arrivé.

 

Alors dieu sait que je suis POUR qu’il y ait des antéchrists , que je pense sincèrement que sans antéchrist pour nous représenter de temps en temps au niveau du marché français d’abord,  mondial ensuite, le genre disparaîtra sans que personne ne s’en aperçoive, et que si on laisse le soin de s'en charger aux grands groupes généralistes, on se retrouvera avec des correctrices capables de demander ce que le mot « téléportation » signifie****************** ou des éditrices******************* qui pinceront les lèvres devant un mage noir, donc ne me soupçonnez pas d'anticapitalisme primaire et franchement, surveillez-vous.

Ça se voit.

Je vous jure.


Qui plus est, c’est extrèmement mal venu. Le monde anglo-saxon ne va pas si bien qu’il le croit tandis que le Grand Leader vient de perdre un A face aux banques mondiales. Bientôt the « Whole World » ça se dira en chinois mandarin et là, je serai curieuse de voir vos bobines au-dessus de vos tasses de thé vert sans sucre et sans bergamote. Sans compter que le Grand Leader lui-même prend ses distances avec la culture Européenne et tente avec beaucoup de succès d’imposer Son Modèle.********************

J’attends également avec impatience le moment où l’Antéchrist n°1 US********************* vous fera le coup de vous apprendre que le vrai monde est tendrement niché entre l’océan atlantique et le Pacifique, tandis que le reste est un tas  de cailloux sans intérêt seulement envahis de snobs et de sauvages tout nus.

Donc, voilà, certes il est évident qu’on ne devrait jamais quitter Montauban, Brighton non plus, mais enfin de temps en temps ça ne fait pas de mal de mettre le nez dehors. Je vous conseille le café Orient-Express de la gare de Sirkeçi (Istambul, Turquie**********************), ça remet les pendules à l’heure  et ils ont une très jolie édition TURQUE du Magicien Noir au présentoir du kiosque sur le quai.

trudi canavan

 

* Mais faudrait pas qu’il pousse Mélusine dans les fougères, non plus.


** On en reparlera en nuançant.


*** Non, je ne trouve pas forcément romantique une cause perdue, mais cf note**


**** cf note**


***** Le Front de Libération du 2ème Arrondissement, notamment.


****** L’argot du premier arrondissement, en fait. Mais cf note**


******* L’expresso à 2 euros 50, par exemple. Mais cf note**


******** C’est un scandale le commissariat du 2ème a été fermé, maintenant faut aller porter plainte chez l’ennemi ! Mais cf note**


********* cf note**


********** Non, on ne nuancera pas.


***********cf note**********


************ Non, c’est pas une jupe invisible qui montre mes gambettes mais un truc noir, long, avec des broderies en couleurs, si.


************* Avec une très bonne sono.


**************cf note**


***************cf note **********


****************cf note**********


*****************Il est un peu difficile d’y échapper, un portrait de la dame de trois mètres sur deux vous lorgne sévèrement entre deux arches ottomanes.  Celui-là même :

Agatha Christie

Hemingway est presque discret, lui, il vous jette un regard mouillé depuis un cadre presque minable d’à peine un mètre sur un mètre cinquante.

 

******************Bon, je me suis collé également une bonne déprime à propos du temps qui passe mais je me l’étais cherché : les ors pâlis et cristaux fanés de Sirkeçi tandis qu’un violon vous fredonne « Les Yeux Noirs » suivi de « Strangers in the nigth » en passant « As Time goes by », vous comprenez, il faudrait être en titane pour y résister…


****************** Ceci est un exemple vécu, mais pas par moi.


******************* cf note ************* dans le post « Un diamant gros comme le Ritz (bis) de Francis Scott Fitzgerald » de ce blog.


******************** Serait-ce le propre des sociétés déclinantes ?


********************* Tor book ? Jessaipu.


********************** Je sais, j’insiste mais c’est au cas où Anne Clarke imaginerait que je cause d’Istambul, Devonshire.

Publié dans Fandom et Parpadelles

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Un diamant gros comme le Ritz (bis) Francis Scott Fitzgerald

Publié le par Jeanne-A Debats

 

livresJ’ai le regret de vous annoncer la fin tragique de Francis Scott Fitzgerald à l’âge approximatif de 44 ans*, il y a environ 63 ans*’. L’auteur de Gastby le Magnifique n’est plus à présenter, aussi ne le ferai-je point, d’abord parce que ça m’arrange, ensuite  parce que, pédago dans l'âme, je crois à la nécessité des recherches personnelles en cas de coup de foudre soudain pour un nouvel intérêt obsessionnel, de plus, ça m'arrange une deuxième fois et parce que , surtout, pour finir, je ne pourrais rien vous dire que vous n’apprendriez sans mal de notre ami Wikiqui S. Eplanteparfois-Maipassissouventqueça.F. Scott Fitzgerald, 1921

(Pour ceux que ça titillerait quand même, son histoire ainsi que celle de sa femme Zelda fut follement romantique, façon entre-deux guerres, au point que c’est un réel truisme** que de le dire, de même que d’ajouter qu’ils furent les héros de leur propre roman****)

 

 

 

 

 

Un diamant gros comme le Ritz est une bonne grosse nouvelle d’environ cent mille signes, peut-être un peu plus, limite novella.

Elle raconte l’histoire d’un descendant de Washington ayant découvert une (littéralement) montagne de diamant qui se terre, paranoïaque, dans le palais voisin du trésor en compagnie de ses esclaves, de son fils et de l’adorable Kismine.

 Tout va très bien dans le meilleur des mondes clos et quand, par hasard, un étranger s’avise de tomber dessus involontairement, on s’en débarrasse sans trop d’états d’âmes. Jusqu’à ce que le fiston invite un de ses copains de classe…

Zelda Fitzgerald, 1922

L’intérêt de cette nouvelle est tout entier dans l’atmosphère fantastique, mythologique, que Fiztgerald tisse petit à petit, en commençant par la toponymie déjà (Ville nommée Hadés, Collège Saint Midas), puis qui glisse lentement mais implacablement vers la démesure, la richesse invraisemblable de Braddock le père, ses solutions ultimes pour la conserver, et le désastre annoncé d’une pleine piscine d’hubrys dans laquelle on plonge à sa suite, au point de tenter de négocier avec Dieu...******

Et c’est toujours à la fin de ce genre de nouvelle, que je me pose deux questions :

a) Comment les gens font-ils pour ne pas voir que c’est de la SFFF ?*******

b) Le rapprochement avec les histoires de « mondes perdus » ou Ridder Haggard est-il si difficile que cela ? Pourquoi est-ce que j’entends dans la voix de Braddock des accents de Celle-qui-doit-être-obéie ?

Ah oui, mais non, pardon, ce n’est pas de la SFFF, c’est une fable philosophique. Bon sang, mais c’est bien sûr !

Cruché-je !

Navrée.

288px-Rolls-Royce Spirit of Ecstasy 


 

* Je ne sais pas compter.


*’Toujours pas.


** Hop un truisme !


*** Hop, un deuxième !****


**** Jusqu’à trois je sais, après je compte en troll :

 Un, deux, trois, beaucoup, puis beaucoup-un, beaucoup-deux, beaucoup-trois… etc, jusqu’à des tas, des tas-un… bref !*****


***** On peut compter en marronniers aussi, je pense, mais ça prend plus de place.


****** Qui, dans cette histoire, a clairement appris à négocier au Marché Égyptien d’Istanbul ou avec Bruce Willis dans le Cinquième Élément.


******* Parmi les gens qui haïssent cette nouvelle********, il serait intéressant de connaître ceux qui font également profession de détester la SFFF.*********


******** Il y en a et c’est leur droit.**********


*********Je vous le dis tout de suite : dans ma famille de fous, on approche un joli 99 pour cent, sauf le snob de service qui ne parviendra jamais à avouer même sous la torture qu’un texte de Fitzgerald le fait suer.***********


********** Si !


*********** Moi, j’y arrive très bien. Cf : « Le propos de Gastby le Magnifique m’emmerde, rien à battre du malaise des parvenus face au rejet de la jet-set de l’époque ! En revanche, quand Fitzgerald m’emmerde il le fait avec style, ce qui n’est pas donné à tout le monde.************ Cela dit, ça ne le sauve que pendant dix minutes… »*************


************ Seulement à Proust et à Flaubert.*************


************* Un /e troll/esse velu/e s’est glissé/e dans ces lignes, Lectrice/teur, ma/on semblable, mon/a frère/soeur, sauras-tu la/e dénicher ? *************’


*************’Et oups, un/e autre !


************** Et à quelques auteurs ou romancières*************’’ encore en vie à qui je ne veux pas retirer le beurre des nouilles**************


*************’’ Et oups, un/e autre !


************** Eco, ça ne compte pas, il a sûrement de quoi s’acheter une motte de beurre grosse comme le Ritz.

 

 

 

 

 

 

 

 

Photos :

1. Francis Scott Fizgerald, 1921, par Gordon Bryant pour Shadowland magazine

2. Zelda Sayre Fitzgerald, 1922, par Gordon Bryant pour Shadowland magazine

3. Spirit of Ectasy in front of a Rolls Royce Silver Shadow par Dan Smith. Licence Creative Commons

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Un diamant gros comme le Ritz.*

Publié le par Jeanne-A Debats


Pour ceux qui ne sont pas au courant, vu que je le clame à qui veut l’entendre, je suis actuellement à Istambul, non loin de l’hôtel Pera qui vit passer Hemingway et qui prétendait avoir reçu Agatha Christie* les dix jours où elle disparut mystérieusement et revint avec l’intrigue du « Crime de l’Orient-Express », tandis que son mari faisait des pieds et des mains pour devenir son ex.

Moi, j’aurais été ce monsieur tout de même, j’aurais hésité : quoique sans doute invivable (et pour cause) (mais pas sûr), la dame avait déjà tué virtuellement quelques trentaines de gens. Donc demander le divorce, voire ; mais de trois mille bornes, pas de Brighton. Bon, je suis mauvaise, la pauvre Agatha était trop atterrée pour songer à supprimer le traître ; même les plus grandes ont leurs faiblesses…

En tout cas, j’ai l’impression que la partie d’Istambul où Agatha aurait pu trainer et où Hemingway a sûrement vomi n’a guère changé depuis leur passage, internet en plus.  Il se pourrait même que des descendants infiltrés de Vlad Dracul y espionnent encore l’ennemi :


2011-08-10 16.13.36

Cela ne vous fait pas l’effet d’une belle demeure de vampires ? Surtout le lourd rideau rouge au deuxième ?********


Istambul est exactement ce à quoi je m’attendais : du marbre et de l’albâtre toiturés de tôle, du plâtre redoré à l’or fin, tout cela dans des tons bleu passé, des pourpres délavés sous des lustres monumentaux cernés de miroirs et étincelants de pampilles. Notamment celui-ci, offert par la reine Victoria au Sultan qui menace depuis le plafond du palais de Dolmabaçe et qui est, je crois, le plus grand du monde.*******lustre à Dolmabaçe

 En fait, la seule chose à laquelle je ne m’attendais pas, c’est ça : les pampilles.

Je ne pensais pas qu’un jour on m’amènerait à reconsidérer ma vision des pampilles, moi qui ai choisi la Voie de la Pampille, il y a fort longtemps, et qui me croyais ceinture noire 150ème  dan en la matière.

Je vous ai dit que j’adorais les pampilles ?

Chez moi, il y en a partout, des cristaux aussi, des fleurs de pierre ou de faïence soutiennent des boules de noël anglaises farfelues, des danseuses en porcelaine de Dresde font la nique aux masques d’orcs sur des coffrets à jeux d’échecs russes, tout cela sur fond de miroirs de Venise et de toiles de Jouy.

Genre ça :

Photo 004

Je m’imaginais kitsch, moi.

Mais je m’avoue vaincue, haut la main, et par des experts millénaires. Personne ne battra les Turcs, sauf peut-être les Viennois et encore.

J’ai rendu les armes devant ceci :


spoonmaker-diamond(Il est encore plus gros que ce que vous voyez, sisi)

 

D’ailleurs, pour bien le voir, j’ai été obligée de remettre mes lunettes de soleil. Je vous jure que c’est vrai : ce bidule étincelle tant qu’il est impossible d’en distinguer les détails à l’œil nu.

Ceci, c’est le diamant Spoonmaker, celui que Melina Mercouri et ses potes négligent au profit de la dague du Sultan (pas mal non plus**) dans Topkapi, le film de Dassin.***

Topkapi-1964

 

 

 

 

Son nom vient de ce que l’escroc qui l’avait acheté à son découvreur,  un pauvre pécheur (ou fermier, ça dépend des versions), l’avait échangé contre des cuillères*****. 

Les pauvres sont crétins, que voulez-vous ?

(C'est sans doute la raison pour laquelle ils sont pauvres.)

Voilà, les voyages forment la vieillesse et j’aurais appris au moins une chose : mon intérieur est sobre, mon intérieur est zen, et peut-être même feng shui. Je n’ai plus qu’à devenir bouddhiste et suivre la Voie du Design Postmoderne ******.


 

 

 

* Je demande pardon à Francis Scott Fitzgerald pour l’emprunt et lui promet en échange, puisqu’il est mort  (vraiment), une chronique de cette nouvelle fantastique fantastique **** dans Requiescant in bibliotheca, en échange.


**  dagueN’est-ce pas ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*** Dassin Jules, pas Dassin « Voilà les Dalton ».

**** Non, c’est pas un doublon.

*****L’histoire ne raconte pas combien de cuillères ; à ce stade, il y avait pourtant sûrement de quoi donner la becquée à quatre ou cinq générations de terriens ou s’évader de Guantanamo en creusant un tunnel sous l’Atlantique.

******Appartement meublé d’un matelas, deux oreillers, un portable. Eventuellement, une litho d’Andy Warhol au mur.

******* Preuve que les Anglais, quand ils s'y mettent, peuvent être super forts en pampilles également.

******** Je crois que les Turcs les ont repérés aussi, car en ce moment, ils se documentent à mort sur les vampires : la bit-litt fleurit avec encore plus de bonheur sur les étagères stambouliotes qu'à Paris.

Publié dans Omphalos

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Hell is living without you

Publié le par Jeanne-A Debats

 

Publié dans Butins et zappings

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Le mammouth landais s'acclimate très bien en Belgique.

Publié le par Jeanne-A Debats

 

hossegorQuand j’étais gamine et en vacances l’été, mon grand-père, le vieux djennoun, nous faisait lever à cinq heures du mat et on commençait à charger la caravane et le voilier sur son chariot. On sortait la vieille cantine militaire (parachutée par les Américains en 43) la pelle (parachutée par les Canadiens en 44) et les gilets de sauvetage (parachutés par les Anglais en 45). J’ignore si on emmenait la Gatling (Brigades internationales, 36) mais ça aurait pu être le cas, vu que les préparatifs en question renvoyaient les apprêts des futurs explorateurs de la Cloche tibétaine au rang de check-list de Vanity-Case.

Tout cela dans le brame furibard de mon grand-père et ma grand-mère, en pleine forme depuis quatre heures du matin. Ces deux-là ne surent jamais partir sereinement, ce qui est un comble quand on connaît leur nom de famille *.

Et où allions-nous comme cela, armés, bardés, sellés, bridés, tels des héros de Jules Verne ?

Oh, terriblement loin.

Au moins cent kilomètres.

Dans un petit village des Landes au bord de la mer, alors inconnu des guides touristiques en ces temps reculés.

Hossegor.

Une autre planète.

De la lande, de la dune, des blockhaus un peu partout (mur de l’Atlantique oblige)**, de magnifiques maisons basques clairsemées au bord du lac ouvert qui donne sur l’océan…

Le rêve.

Une fois arrivés après un voyage de trois heures ponctué de nausées enfantines, d’arrêts pique-nique, de pannes récurrentes (le vieux djennoun croyait s’y connaître en mécanique et la déjà antique DS faisait de son mieux pour le conforter dans cette opinion), on garait la caravane et on sortait la pelle.

Aussitôt, on se relayait pour creuser la tranchée autour de notre bivouac. Le vieux djennoun avait lu César, il trimballait donc des idées très arrêtées sur la nécessité d’un campement rationnel, avec zone de défense avancée, barbacane, prévention des cyclones et autres remparts contre les écureuils qui en ces ères révolues étaient de véritables bêtes féroces.***

On craignait également les raids de chenilles processionnaires.

Quant à moi, je m’interrogeais : Spartacus aurait-il pu prendre ce fort-là comme il l’avait fait de celui de cet abruti de Gaius Claudius Glaber ? J’en doutais. Mon grand-père ne sous-estimait jamais l’adversaire.

Puis on allait poser des filets dans le lac afin que le calvaire de ma grand-mère soit complet dès le lendemain midi : qui se taperait d’écailler les poissons myopes prisonniers de nos nasses, hein ? Je vous le demande ?

Mais je n’oublierai jamais l’odeur de plastique du gilet de sauvetage qui m’enveloppait jusqu’aux genoux**** ni la sensation agréable/désagréable du short mouillé, au fond du bateau rouge, glissant dans un crissement doux entre les joncs sur les flots couleur de lait  aux aurores.

Parfois au retour, on passait devant la jetée d’une grande maison silencieuse, très belle, blanche avec des colonnes, des colombages rouges et verts et cernée d’hortensias si énormes qu’ils en prenaient des statures de plantes carnivores et le jardin des airs de jungle primaire.

Et le vieux djennoun disait d’un ton particulier :

–– C’est la maison de Rosny Aîné.

Je le savais bien pardi, mais j’acquiesçais sans rien ajouter.

Il n’était pas besoin d’en dire plus.

Magie.

 Je voyais Helgvor du Fleuve Bleu se dissimuler derrière les pins parasols, Eyrimah se mirait dans les eaux calmes et le félin géant ronronnait entre deux pilastres. *****

Helgvor

J’ai appris depuis, lors d’une conversation avec Serge Lehman, que cette même maison avait été longtemps un phalanstère d’écrivains, Rosny y avait reçu Blasco Ibañez (Une de mes futures idoles, auteur de l’immortel « Quatre cavaliers de l’apocalypse »)***** Paul Margueritte et d’autres dont j’ai oublié les noms.

J’ajoute à l’intention d’une mienne amie qui, outre son talent dans le domaine fantastique est aussi la grande prêtresse du muffin, que l’un de ses favoris,  Julien Gracq, y passa également.

Bref.

À ce stade, vous vous demandez peut-être où je veux en venir avec mon évocation de ces âges farouches où je traînais en short dans la forêt landaise poursuivie par deux ou trois Sciurus Vulgaris (Sciuri Vulgares, pour les puristes).

C’est très simple : j’ai l’immense honneur d’être nominée cette année encore pour le prix Rosny Aîné et comme vous venez de le lire, pour moi ça veut dire beaucoup.^^

Votez donc pour moi.

plaguers

Siouplé.

Cela dit, je ne suis pas nominée toute seule, il y en a d’autres…


Romans :

- Vincent Gessler : Cygnis (L’Atalante)

Votez pour lui, Vincent est l’agité du bocal de la SF Suisse, peut-être que ça le calmera (et puis comme il n’est pas là, les votants échapperont à cette manie qu’il a d’embrasser tout ce qui lui tombe sous la main quand il reçoit un prix) et Cygnis est un merveilleux roman.

- Michel Jeury : May, le monde (Robert Laffont)

Votez pour lui, Michel est le Comte de Champignac de la SF, c’est un homme adorable et un écrivain parfait, May le Monde est un extraordinaire roman également.

- L. L. Kloetzer : CLEER (Denoël)

Votez pour lui, Laurent est le Mr Smith de la SF, son costume est une splendeur et il est très gentil pour un type issu de la matrice. (Et son roman est superbe.)

- Xavier Mauméjean : Rosée de feu (Bélial)

Bon votez pour lui, y’a des dragons, mfffffffffff. ^^

- Laurent Poujois : L'Ange blond (Mnémos)

Votez pour lui, je ne le connais pas mais son roman est très, très bon.

- Laurent Whale : Les pilleurs d'âmes (Ad Astra)

Votez pour lui, Laurent est le pirate de la SF, il a une superbe moto et des pistolets de duel, il ne peut pas être totalement mauvais, (et son roman est le meilleur space op que j’ai lu depuis longtemps)

 

Nouvelles :

 

- Oliver Castle : Atomic Girl et moi (in Super-héros !, Parchemins & Traverses)

Votez pour lui, je ne le connais pas, mais cette nouvelle valait le voyage.

- Lionel Davoust : L'Importance de ton regard (in L'importance de ton regard, Black Coat Press)

Votez pour lui, il est le paparazzi (Zo, pour les puristes) pour dauphins de la SF, c’est cool, et l’Importance de ton regard est vraiment une très belle nouvelle.

- Thomas Day : La Ville féminicide (in Utopiales 2010, ActuSF)

Votez pour lui (mffff) il est le champion ex aequo du tee-shirt improbable de la SF (avec René Marc Dolhen). (Mais j’ai pas lu ;)

- Sylvie Denis : Les Danseurs de la lune double (in Galaxies n°9)

Votez pour elle, elle est la Dame Discrète de la SF et sa nouvelle est formidable.

- Kanatas : Poussière (in AOC n° 14)

Votez pour elle / lui, je ne le/ la connais pas du tout, j’ai pas lu, mais y’a pas de raison !

- Timothée Rey : Suivre à travers le bleu cet éclair puis cette ombre (in Des nouvelles du Tibbar, Les Moutons électriques)

 Votez pour lui, il est le dieu du titre hallucinant de la SF (sans compter ses performances dans le happening esthétique culinaire) et sa nouvelle est splendide.

Bref.

VOTEZ POUR NOUS !!!!!

Siouplé.

 

 

 

 

* Serin, sisi

** Ils ont presque tous disparu, cette année, je n’en ai vu qu’un du côté de Libourne.

*** Vous ricanez mais vous n’avez jamais été mordu par un écureuil, moi si.

****Je n’avais pas exactement le format d’un FFI moyen à l’époque.

***** Dans le meilleur des cas, c’était un gouttière lacéré de glorieuses cicatrices qui régnait sur les trois jardins avoisinants.

****** Autre livre du Top Familial auquel l'héritier n'échappera pas, surnommé tendrement « les quatre Ginettes » parce qu’en espagnol, cavalier se dit « jinete ».

Oui, je sais.

 

 

 

 

 

 

(Illustrations : 1 Chamsay; 2...? 3 F.Perrin)

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