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chroniques imaginaires

L'aveu.

Publié le par Jeanne-A Debats

Bon.

Vous vous en doutiez,  hein ?

Mes Chroniques Imaginaires l'étaient  vraiment.

J'ai voulu fêter ainsi l'arrivée de ma centième note de blog.

 

Non c'est beau un Vampire la nuit, n'a jamais et ne sera jamais édité par personne (ouf) et si quelqu'un est tenté par l'idée, il est prié de ne pas me le faire savoir, j'ai assez de culpabilité comme cela à traîner sur mon dos.

Quant aux deux autres "La Grève des Sables Inconstants" ainsi que "Transes" , ce ne sont rien de moins que des masques pour le "Rivage des Syrtes" de Julien Gracq et "La Métamorphose" de Kafka.

Des intouchables donc et je vous  rassure, de fait, j'adore ces deux livres, en vrai, dans la vraie vie.

  Ainsi aucun bouquin de Mainstream n'a été réellement blessé pendant le tournage.


N'empêche c'était rigolo d'endosser pour trois jours la toge du plumitif aigre et de me livrer avec alacrité aux travers les pires selon moi du critique de base  :

-- La basse insinuation perso

-- La coupe du bouquin

-- La réécriture du bouzin à la place de l'auteur.


Une remarque: j'ai voulu endosser la tunique du laudateur extasié et bizarrement ce fut plus difficile, je n'y suis pas arrivée, pas de façon mécanique comme dans les trois exemples précédents. À croire que si je peux feindre la colère sans aucun souci, je suis incapable de simuler l'orgasme.

J'ai bien ri, cela dit et s'il est vrai que la méchanceté conserve, je comprends mieux certaines choses...

C'est toujours ça de gagné.

Je retenterai le coup, je vous préviens, mais cette fois vous le saurez, le jeu sera de savoir à ce moment-là de quel bouquin je cause.^^

Bonne semaine à tous

Publié dans Chroniques Imaginaires

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Transes

Publié le par Jeanne-A Debats

De François Lestouffier

Dernier opus de ma trilogie  du pire :

 

Dieu sait que j’aime la SF, j’en écris, mes potes en écrivent, certains vont jusqu’à en traduire, mes meilleurs éditeurs en éditent, une fois l’an, j’offre en compagnie d’une bande de dingues un chèque assez intéressant à un miséreux famélique quelconque échoué comme nous dans ce genre décrié et quelques Lundi par an je me rends au Village des Fous pour ne parler QUE DE ÇA* pendant au moins douze heures, sans compter mes émois de quinqua à la vue de certain torse poil quoique coquettement agrémenté de tops en coton ou en cuir arboré ici ou là à longueur de combat contre de noires créatures baveuses et issues du fin fond de l’espace par une fille athlétique toujours sublime à 80 ans.

Mais là, ça ne va pas le faire.

Je dis : halte-là.

Ce livre est ma déception de l’année.

Pourtant au départ, tout commence très bien, car le héros se réveille un beau matin dans la peau d’un être, extraterrestre au bas mot ou victime d’une mutation engendrée par la fission de l’atome, parfaitement répugnant, les antennes et le nombre de pattes grêles et crissantes à souhait**. L’envahisseur insectoïde se présente donc tout à fait crédible -- surtout si l'on oublie qu'on a su un jour qu'un insecte de cette taille ne pourrait pas supporter la pesanteur terrestre et serait sans doute incapable de seulement continuer à respirer dans ces conditions -- merveilleusement menaçant et dégoûtant, on attend de pied ferme les starshiptroopers qui en débarrasseront le quartier à grands coups de blasters lourds après que l’immonde bestiole animée de pulsions meurtrières incontrôlables ait d’abord massacré tous les chatons des alentours avant de s’attaquer à la blonde de service.***

Bref, une belle et bonne revisitation de la Mouche quoique jouée par un sous Jeff Golblum puisque ce dernier s’est reconverti dans la vente de Nespresso.

Il n’en est rien et le lecteur tombe de haut, car loin d’agresser le voisinage, le monstre se réfugie sous son ancien lit terrorisé par la femme de ménage ;**** et s’efforce maladroitement de continuer à consommer les casse-croutes confectionnés par sa maman – le seul personnage crédible dans cette histoire – car on sait bien que les mères sont aveugles aux défauts les plus criants de leurs petits mêmes et y compris lorsque les dits défauts se présentent sous l’aspect qu’un exo squelette en chitine.

Je peux vous en parler.*****

Adoncques, la Bête Immonde loin de faire régner une terreur délicieuse et de bon aloi, se cache, au point que même sa famille en crève de honte et songe à s’en débarrasser drastiquement, tandis que le lecteur pense qu’envoyer ses tueurs à gages à l’auteur ne serait peut-être pas une si mauvaise idée que cela.

Mais le pire n’est pas là, le pire est dans l’intention de l’auteur de nous faire saisir l’humour échevelé de la situation, car il se croit drôle le malheureux. Au point qu’on finit par renoncer aux tueurs à gages et par envisager de lui suggérer le seppuku qui lui permettrait de recouvrer un minimum de dignité.

Il n’y avait pourtant pas que de mauvaises idées dans ce livre, elles ont seulement été massacrées par un écrivain incapable de choisir le seul point de vue valide de l’histoire, celui de la blonde de service qui aurait pu ainsi faire une superhéroïne géniale dont la mission eut été de nettoyer la surface de la Terre de cette vermine pitoyable. Au lieu de cela, François Lestouffier se concentre sur les terreurs et angoisses du monstre dont on a rien à braire, et qui sont aussi peu crédibles que les remords affichés annuellement par mon percepteur.

Encore un qui croit que nombril et fiction se marrient harmonieusement. Franchement ce livre est oubliable et d’ailleurs si on pouvait oublier de le publier, je pense sans l’ombre d’une hésitation que la forêt amazonienne au moins nous en serait reconnaissante.

Un mot du style censé refléter l’absurdité du monde, qui se permet de bouffer à tous les râteliers, dont on peut dire à peu près tout et n’importe quoi, et qui, de plus, confond multiplicité des grilles possibles d’analyse avec solidité conceptuelle, alors qu’il ne réalise qu’un insondable bordel.

Gageons cependant hélas que ce résidu de roman plaira à ceux qui croient que complexité et foutoir à références riment avec talent et profondeur, mais ce seront les seuls.

Ou en tout cas, ils feront sans moi.

Bonne fin de week end.

 

 

 

 

 

 

* Quoiqu’il arrive que le sujet se porte également sur la question brûlante du matériel militaire en vogue entre 1910 et 1950.


** Il ne bave pas, c’est dommage, sans compter la couleur qui au lieu d’un brun chaud mâtiné de jaunâtre se serait bien plutôt exaltée dans un vert céladon coquet.


*** Dans un but d’autant plus inavouable que la mise en œuvre du crime serait un peu complexe balistiquement.


**** Bien que l’action se situe dans une période Pré DDT et Monsanto.


***** Vous ne pouvez pas imaginer le nombre de soi-disant surdoués quand ils ne sont que fainéants et mal élevés dont on m’a fait le portrait légèrement orienté en réunion parents/profs. C’est net, maintenant quand j’entends le mot surdoués, je me crispe immédiatement.

Publié dans Chroniques Imaginaires

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La Grève des Sables Inconstants

Publié le par Jeanne-A Debats

 

 

De Jules Sempron.

 

Jamais un sans deux, voici le tome deux de ma trilogie, « trois genres, trois cataclysmes », aujourd’hui la fantasy est à l’honneur.

Dieu sait que j’aime la fantasy normalement !!

Certains de mes meilleurs amis en éditent voire en écrivent (moi-même…), sans oublier ceux qui en traduisent ou se contentent de me refiler leurs bouquins, je ne parle même pas de mes émois de quinqua devant certain torse poil arboré trop brièvement le temps d’une saison par un grand brun à l’œil de velours et aux dreadlocks ravissantes que j’ai eu – tout le temps de sa contribution* au Trône de Fer**  –  furieusement envie de renverser sur son cheval,  mais alors là je dis stop !


Halte-là.


La Grève est tout d'abord un roman de la stase et de la patience (celle avec laquelle j’ai dû dealer pour obtenir l’ouvrage de mon revendeur favori n’étant pas la moindre). Son héros, Doal, un jeune homme désespéré à la suite d’un grrrrrand chagrrrrin d’amuuuur, solitaire, immobile, par définition et par excellence, s’est vu envoyé par sa Cité, l’antique Erosanne, dans la forteresse de la Grève des Sables Inconstants, déserte et oublié de tous.

Du haut des remparts (oubliés également) de la forteresse, Doal scrute la mer entre Erosanne et l’Hargeland, l’Ennemi Héréditaire qui ne s’est pas montré depuis trois siècles. Il faut avouer que l’endroit n’étant pas attirant pour deux sous, on le comprend déjà l’Ennemi. Et là, Doal attend, tel le héron, mais sur ses deux pieds tout de même.


Le roman prétend s’articuler autour de la grève, interface mobile et immobile entre le connu et l’inconnu, le permis et l’interdit, être ou ne pas être (Ah non, tiens pas celui-là. Quoique. Et dans ce cas précis, l’immortelle réplique de Shwarzy dans Last Action Hero, vous monte aux lèvres***) cette frontière inconstante et mouvante entre les deux pays belligérants permet à notre Héron, pardon à notre Héros, de s’évader dans un monde onirique.


À ce stade, vous vous prendrez à rêver (à votre tour) que l’échassier mou-du-genou que vous vous farcissez depuis cent pages***** fera peut-être une descente dans un monde merveilleux et simple où tout se règle sur le pré****** à grands coups de sabre courbe...

Eh bien point du tout ! Vous vous en remangez pour deux cents autres à contempler la mer et les fantômes qui hantent le Héron et ce jusqu’à la fin, où les Méchants****** débarquent enfin, et on ne sait pas s’ils vont buter tout le monde car l’auteur nous laisse en plan juste au moment où ça devenait fun !

Cet homme n'est pas humain.


Bref, si vous avez des insomnies et que vous connaissez déjà le code civil par cœur, je ne saurais trop vous recommander ce livre.


Sinon , je lis souvent ici ou là de hardis critiques affirmant que tel ouvrage aurait gagné à une coupe de cinquante, voire cent pages, perso et sur ce coup, je ne crains pas de bramer :


Il y a TROIS CENT PAGES de trop dans ce roman  !!!


 

C'est qu'on se fait chier, nom de Zeus !

Tout du long.

Avec une constance qui force le respect et ajoute une nouvelle nuance à la notion d'ennui féroce et dégoulinant. Je sais bien que l'absence totale d'intrigue est à la mode mais franchement, faut pas pousser Gandalf dans les orties, sinon il le prend mal le bougre.


Voilà.

C’est mon avis

Et je le partage, sans l’amoindrir.

 

 

 

 

* Trop brève, je l’ai dit ?


** Oui, je vais souvent à New-York rien que pour voir des séries pas encore sorties en France, pas vous ?


*** NE PAS ÊTRE ! ****


**** Sur le ton de « Il y aura du boulot pour les graveurs de stèles lorsque les anatomo-pathologistes auront enfin identifié les débris »


***** Votre courage est sans égal.


****** Ou dans l’arrière-cour de la taverne.


******* Enfin, ils ne sont pas si méchants, ils ont leurs raisons vous comprenez, le Héron vous l’explique à longueur de rêverie, quand il cesse de s’interroger sur le sens de sa no-life.

 

Publié dans Chroniques Imaginaires

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C'est beau, un vampire, la nuit...

Publié le par Jeanne-A Debats

 

 

 

 

Bon trois fois n’est pas coutume, mais je vais me faire un bouquin par le travers et je vous prie de croire que c’est l’âme chagrine, le cœur serré et l’œil en berne.

Dieu sait que j’aime la bit-litt normalement, certains de mes meilleurs amis en écrivent voire en éditent, sans oublier ceux qui en traduisent ou se contentent de me refiler leurs bouquins, je ne parle même pas de mes émois de quinqua devant certain torse poil arboré sans vergogne et à longueur de série par un blondinet ravissant quoiqu’affligé d’un mauvais goût perturbant en matière de greluches,  mais alors là je dis stop !

Halte-là.

Ne parlons pas de la couv' que je ne vous montrerai pas, il y a des limites à ce que peux inviter sur mon blog, et bon, ça, ce n'est pas la faute de l'auteure; en outre, selon moi, le flacon n'a d'importance que si l'ivresse est réussie. Cela dit, je suis d'une génération à qui on vendait Philip Kindred Dieu avec des gros seins et des lézards en couverture, comme le faisait remarquer Jean-Pierre Dionnet samedi soir sur France culture. Aussi ne suis-je pas bien sûre d'être bon juge en la matière.


Or donc « C’est Beau Un Vampire, La Nuit. » tente de nous raconter l’histoire d’un pauvre vampire new yorkais (on se demande qui, malgré toute la tendresse désabusée que je lui porte, a pu avoir envie de transformer Woody Allen et de se retrouver coincé avec lui pour l’éternité) hanté par l’image de Manhattan et surtout le coucher de soleil sur Manhattan vu du banc de Annie Hall (je caricature à peine, même si le narrateur insiste lourdement au cas où on n’aurait pas saisit l’allusion*). Parallèlement, il rencontre une jeune fille qui pourrait bien être son amour « perdu dans le temps » (Pouf pouf) et la danse d’amour et de mort s’ouvre devant le pont de Brooklyn, narrée par une voix off qui lorgne du côté de « Vous Allez Rencontrer Un Bel et Sombre Inconnu » mais ne parvient jamais à dépasser le niveau d’ironie glacée  et sophistiquée que l’on peut rencontrer dans les meilleures pages de la Redoute.

Et du coup, l’ennui c’est qu’on y croit pas une seconde, malgré les efforts désespérés de l’auteure** pour nous démontrer qu’il est tout à fait naturel (et rigolo) pour un juif pratiquant américain d’être un vampire ; les quelques pages consacrées au « gibier casher » et à la névrose obsessionnelle du héros sont d’un ridicule achevé, sans compter les parallèles involontaires avec Dexter qui surgissent à tout bout de champ.

C’est navrant.

De plus, le livre ne manque pas de tomber***, et même s'écraser, canines en avant, dans les travers les plus évidents de la bit-litt, c'est-à-dire que la « pure jeune fille palpitante » se jette au paf du héros à peine la trentième page passée et j’ai beau être assez délurée comme garce, apprécier une bonne scène de fesses de temps en temps comme tout le monde, il y a des limites que je franchis en frémissant en littérature : celles du vraisemblable. Pardonnez-moi, mais j’ai du mal à penser qu’un grand amour commence par une pipe dans un coin sombre, mais je suis peut-être vieux jeu et mon univers perso pas assez dark, j’en conviens aisément.

Du côté de la traduction, il y aurait à dire également et je ne vais pas m’en priver. Je ne comprends pas bien comment on est passé de « The Vamps wears Mac Douglas » à ce titre parfaitement débile qui tente (peut-être) d’évoquer Richard Borhinger****, par ailleurs le prochain traducteur qui me fait le coup de nitrogène recevra mes tueurs à gages, sans frais et sans sommation. Ce n’est pas parce qu’on traduit de la littérature légère qu’on a le droit de faire n’importe quoi.

Nous dirons un mot du style, qui, alerte, acerbe, amer (AAAhrg), se résout en phrases courtes qui se voudraient incisives ***** et ne sont que plates et sans saveur, dignes des pires moments de déprime de Marguerite Duras, qui elle au moins avait des excuses et des cols roulés.

En ces temps où la bit-litt triomphe toutes catégories confondues de l’Imaginaire, j’estime que l’éditeur****** aurait pu acheter moins cher au moins une cinquantaine d’autres livres, mille fois mieux branlés******* plutôt que ce redoutable poulet ; mon seul indice pour expliquer cette erreur consternante réside en ce que l’auteure et lui semblent fort bien se connaître…

Ah, le copinage*********, mal compris…

*soupir*

 

 

 

 

 

* Et l’alibi culturel.

** Que nous ne nommerons pas afin de ne pas tenter les pervers. J’ai même hésité à vous donner le titre, c’est dire.

*** à genoux, forcément.

**** Qui fait malgré tout un vampire plus crédible que Woody Allen, convenons-en.

***** C’est bien normal.

****** Que nous ne nommerons pas afin de ne pas leur rapporter le moindre centime.

******* Et je pèse mes mots.********

******** Environ trois fois par semaine, comme dit précédemment.

********* Le vrai, le bon copinage, eut été de dire « Ma chérie, le macramé me semble une solution honorable pour toi comme pour l’Humanité. »

 

 

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