L'été, c'est le temps des Critiquaquatiques (2)
Top ten des critiques qu’on peut balancer à un critique[1]
1) Il n’a pas lu le livre[2]. VAPLPCP[3]
2) Il attribue à l’auteur un projet qu’il n’avait pas, et du coup le juge loupé[4].
3) Il réécrit le bouquin à la place de l’auteur. [5] VAPLPCP
4) Il reproche à l’auteur des erreurs inexistantes.[6]
5) Il déniche une incohérence qui n’existe que dans sa tête et parce qu’il n’a pas lu le bouquin jusqu’au bout. (Ou ses suites)
6) Il s’indigne du fait que les héros utilisent des références aux livres du même genre, comme si les héros en question DEVAIENT habiter une uchronie où le genre n’a pas vu le jour.
7) Il voit deux fois un mot qui l’agace et décide que c’est trop sur 800 pages.
8) Il décide que le personnage de cruche[7], là, représente l’essentiel des convictions de l’auteur quant aux femmes, ou que l’insupportable macho[8] est la preuve du féminisme exacerbé de la romancière… VAPLPCP
(Le fait que ces gens existent dans la vraie vie n’a aucune espèce d’importance.)
9 ) Il décide que par définition[9] les opinions du personnage principal sont celles de l’auteur.
10) Il s’indigne que l’auteur se « soit fait plaisir [10]».
11[11]) Il présume d’office que l’auteur ne sait pas ce qu’il fait (voir 2, 3, 5, 6, 9)
12)[12] Il déteste le bouquin parce qu’il est copain avec untel qui hait l’auteur[13].
[1] Si on a du temps à perdre, qu’on s’ennuie, et pas peur de passer pour un connard sans dignité avec la bave aux lèvres.
(Moi, ça me gêne pas^^)
[2] Et ça se voit.
[3] Valide Aussi Pour Les Pires Critiques Positives.
Il y’en a.
[4] Ben tiens !
[5] Coupe, rallonge, change l’importance d’un personnage, le sens de l’histoire, la structure du scénar, tant et si bien qu’à la fin t’as un peu envie de lui balancer la critique numéro 1 du top ten précédent.
[6] Bien vérifier quand même, avant de brailler.
[7] Syndrome de Podkayne, fille de Mars
[8] Syndrome du Sécateur
[9] Syndrome de Marcel Proust.
[10] Le plaisir, c’est le mal, même en littérature. Pour la scène de cul, de viol, de massacre : manifester urbi et orbi l’intense malaise que vous avez eu à l’écrire. D’ailleurs, hurlez partout que vous écrivez pour ne pas crever. C’est sûrement vrai, mais c’est pas obligé d’être la mine non plus.
[11] Je ne sais toujours pas compter.
[12] Et ça se voit.
[13] Et ça se voit. (Arguments ad hominem, mettant en cause le chat, la femme, l’homme, la vie sexuelle de l’auteur, ses positions hardies pendant une guerre quelconque et son caractère de merde) (Tout cela pouvant être totalement vrai mais n’ayant que peu à voir avec la littérature)
Reste que se friter avec un critique est dans l’ensemble toujours une mauvaise idée.
Le salopard a beau jeu, il est gagnant à tout coup :
ce qui reste après la guerre, c’est sa foutue critique orientée, partiale, maladroite qui parle de VOTRE[1] BOUQUIN[2].
(Ce qui n’empêche pas le salopard de prendre des airs de pétunia quand il lui arrive de s’en manger une d’un auteur ulcéré, ou de ses fans outrés.)
(Lui chantonner « C’est le jeu, ma pauvre lucette » sur l’air de la carmagnole)