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les dix petites choses crispantes régulièrement proférées par les écrivains

Publié le par Jeanne-A Debats

(ceci n'est pas Julien Gracq, ni un albatros)

(ceci n'est pas Julien Gracq, ni un albatros)

 

Je ne sais pas si c’est seulement franco-français, mais la surestimation permanente à laquelle on se livre dans ce pays quant aux écrivains me les brise, menu, menu. Primo [1], parce qu’elle est totalement schizophrène, je l’avoue.

D’un côté, on leur demande leur opinion sur tout, comme si leur art les rendait quasiment omniscients, de l’autre on les paye au mois (pour la plupart, sauf la petite trentaine qui parvient, par la grâce de ses ventes, à tirer son épingle du jeu) comme on n’oserait pas rémunérer à l’heure le dernier lampiste de chez Thomson Armements.

Je ne veux pas dire que le fric est la condition sine qua non [2] sans laquelle une opinion n’est ni sérieuse ni documentée, non quand même pas. Mais tout de même, si nous sommes géniaux, pourquoi nous traiter le reste du temps comme des mendiants mal embouchés ? Absque argento omnia vana [3].

Secundo [4], parce que ça encourage ces grands dépendeurs d’andouille dont je suis à se croire d’un autre métal que le vulgus [5] et à perpétuer des légendes [6] qui datent de Victor Hugo et peut-être même a Deucalione [7].

Donc, l’auteur français, sorte d’albatros aux ailes pendantes, tout livide au milieu des tempêtes, pieds nus sur le roc anguleux, ne se contente pas d’écrire des sonneries alis aquilae [8] dans son clocher d’ivoire. Non, non. Parfois, il descend le bec claquant pour en dire quelques autres tout en secouant bien fort sa crinière au vent dans un grand mouvement de cheveux d’écrivain. Avec la bénédiction béate du public énamouré.

Ce qu’il y a  de terrible surtout, c’est que ce sont toujours les mêmes et qu’elles témoignent la plupart du temps soit d’un égocentrisme forcené, soit d’un ego monstrueux trimballant avec lui la certitude ancrée de n’être pas tout à fait comme les autres pauvres couillons de cette Terre.

N’est pas Julien Gracq qui veut pourtant, ni Totor à Guernesey. Et quand bien même, ça ne protège pas de la sonnerie ronflante et trébuchante : voir le même Julien Gracq dont j’ai appris depuis que son mépris du public allait jusqu’à avoir refusé l’introduction de son oeuvre en poche. Le pauvre chou, effectivement, ça aurait été horrible si des prolos pourris avaient pu le lire sans se saigner aux quatre veines.

Alors que si. J’en suis persuadée, l’écrivain n’est pas autre chose qu’une concentration bouillonnante de pauvre couillon, justement. C’est cela, rien de plus, qui sort de sa plume, et non son sang comme il prétend nous le faire accroire ad nauseam.[9]

Il faudrait pourtant se rendre compte qu’au fond tout ça n’est que du marketing, l’artiste maudit en représentation, au point que lui-même se regarde jouer et y croit (parfois^^). Certains se targuent de ne manger que des fruits pourris, d’autres portent des lunettes noires, des chapeaux, ou annoncent à grand ramdam qu’elles vont se  fader des endives braisées.

Ergo [10], ça m’énerve un peu (même quand c’est moi) , c’est pourquoi absit reverentia vero [11], et je vais le faire hic et nunc [12] voire ad usum delphini [13]:

 

1) Je souffre en écrivant.

Non mon pote, t’as juste du mal à te mettre au boulot comme n’importe quel mineur de fond.

2) Écrire pour ne pas mourir.

Et si pour changer on écrivait pour vivre ? Je sais, c’est révolutionnaire comme idée. Pourtant, la catharsis, papa, ça se commande, si, si.

3) Mes livres sont mes enfants.

Ah ? Et tes vrais enfants aussi, tu les vends à 3000 euros d’à-valoir et 10 pour cent de droit ?

4) Mes personnages font ce qu’ils veulent. (variante : j’ai du mal à tuer mes persos, ils sont trop proches de moi.)

Ouais, ben les miens, si ça les prend, c’est deux baffes et au lit sans dîner. C’est qui le démiurge, ici ? Non, mais sans rire, ça sert à quoi de dire un truc pareil ? Que tu es en train de louper ton bouquin ? Que la vraie vie ça n’existe pas ? Ou juste que ça masque ton angoisse térébrante à l’idée que, comme tout le monde, tu ignores comment fonctionne ton inconscient ?

5) L’écriture est une ascèse.

Ouais, ben au bureau, j’ai pas vu qu’ils se gavaient de gâteaux en permanence (Tu dois bien te lever pour aller te faire un café, non ? Ah non, c’est la bonne, oki. ) ni n’organisaient des orgies dans les open space ou à l’usine.

6) J’ai une vision.

Arrête de fumer du hérisson, tu veux ? Dans la vraie vie, ça s’appelle une hallu. Ou alors, tu veux juste dire que tu as une bonne idée de roman.

7) Le lecteur est un con/ Le lecteur est un dieu.

En fait, c’est la même qui dit en gros que tu trembles d’horreur à l’idée de n’être pas lu. La deuxième est juste plus proche de la vérité.

(Au fait, qu’on me l’amène « LE lecteur », j’aimerais bien voir sa tronche ! Oh merde, c’est moi !)

8) Ma femme est exceptionnelle. (réservé aux hommes)

Traduction : c’est elle qui va au bureau tous les jours gagner de quoi payer l’électricité, elle répond aussi au téléphone et tient mon agenda. (Option : « Je la quitterai pour une pin up dès que j’atteindrai le mass market. »)

9) Mon mari est exceptionnel. (réservé aux femmes)

Traduction : il fait pas trop la gueule quand je me barre en festival, si et seulement si, le frigo est plein et que j’ai laissé des plats tout prêts dans le congélo.

10 ) Je n’écris qu’à la plume d’oie plaquée or, d’ailleurs ce modèle m’a été offert par mon mentor (name dropping in progress).

Toujours de bon ton de cracher sur la technologie et se targuer d’un rapport bio à son écriture, hein ?

L’écriture sans gluten et sans pesticides.

 

La meilleure pour la fin, celle qui s’adresse en général au critique :

11) C’est un connard jaloux qui crève de ne pas écrire et qui se cache sous un pseudo pour me dégommer.

Euh... t’as pas honte ?

On peut vraiment pas détester ce que tu fais à froid ? Comac ? Gratos ? (Et le coup du pseudo, franchement, après 10 ans d’Internet et 250 hadopi like, faut arrêter. L’anonymat, ça n’existe plus.)

 

 

 

[1] Paye ta réforme des collèges.

[2] Paye ta réforme des collèges.

[3] Paye ta réforme des collèges.

[4] Paye ta réforme des collèges.

[5] Paye ta réforme des collèges.

[6] Des siècles, ’videmment.

[7] Paye ta réforme des collèges.

[8] Paye ta réforme des collèges.

[9] Paye ta réforme des collèges.

[10] Paye ta réforme des collèges.

[11] Paye ta réforme des collèges.

[12] Paye ta réforme des collèges.

[13] Paye ta réforme des collèges.

Publié dans Mauvais esprit, Oups

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Les dix remarques à ne pas faire à un écrivain de SF

Publié le par Jeanne-A Debats

Les dix remarques à ne pas faire à un écrivain de SF

 

1)  Et ça se vend ça ?

(Ben non, sinon tu connaîtrais mon nom et mon hôtel donnerait sur la mer plutôt que sur la gare.)

Variante :

Je n'ai jamais entendu parler de cette maison d'édition. Vous êtes éditée à compte d'auteur ?

(...)

 

2) Je n'aime pas du tout la SF, vous savez, c'est pour mon fils.

(T'étais VRAIMENT obligé de me la sortir celle-là ?)

Variante 1 :

Personnellement, je ne lis pas de SF, c'est trop compliqué, et puis c'est plutôt pour les adolescents.

(Autocontradiction, même pas peur !)

Variante 2 :

De la SF ? Ah oui, j'en lisais quand j'étais au collège.

(Mais depuis,  tu t'es mis à Kierkegaard et Amélie Nothomb, c'est bon, j'ai bien saisi le message.)

3) Où sont... les toilettes, Foenkinos, la gare de Montauban ?

(Dans ton... cul)

 

4) Ce qui m'a étonné, c'est que ce soit si bien écrit.

(Trop merci.)

Variante :

Je n'aurais pas cru trouver de la recherche stylistique dans un roman de SF en jeunesse.

(Et tu pensais y trouver quoi, du sms ? On note le combo : SF + jeunesse = caca )

 

5) Je préfère les histoires réelles.

(Se retenir de rappeler que les réalistes aventures de la vierge idiote amoureuse du beau milliardaire pervers sont tout aussi irréelles, -- voire encore moins réalistes -- qu'une guerre interplanétaire contre des poulpes de l'espace roses à pois verts. SURTOUT, se retenir de faire le cours de 4° sur la différence entre "réaliste" et "réel".)

Variante 1 :

Vous n'avez jamais pensé à écrire une histoire vraie ?

(Tu tiens vraiment à la vie passionnante de ma concierge ?)

 (Voir cours de 4° cité plus haut, sur le statut de la fiction.)

Variante 2 (réservée aux nouvellistes ) :

Et vous comptez vous mettre au roman bientôt ?

(Sous-entendu : un vrai livre, au lieu de ces "historiettes". )

(Dans le pays de Maupassant, Barbey d'Aurevilly et Villiers de l'Isle-Adam, je capterai jamais ! )

 

6) Réservé aux filles :

 Et l'histoire d'amour ne prend pas trop de place dans l'intrigue ?

(Ne pas répondre : " Ça m'étonnerait, vu que l'héroïne a 80 ans et été transférée dans le corps d'un cachalot mâle." )

(Ne pas se lancer dans une demande de définition pour "trop de place", du moment que vous êtes une fille, la réponse est : "une place, tout court". Les écrivains mâles ont le droit d'écrire des histoires d'amour, eux , ils ne seront jamais suspects de faire dans la romance. )

(Ou alors, ils ont pris un pseudo féminin.)

(Authentique.)

Variante  1:

Ce n'est pas trop psychologique au moins ?

Variante 2 :

(Plus sympa mais récurrente)

Il n'y a pas beaucoup de filles dans ce créneau. Il vous en a fallu du courage, non ?

(Et du talent, non ?)

 

7) J'adore la SF. J'ai kiffé à donf Star Wars, Blade Runner et Le Seigneur des anneaux, mais j'ignorais qu'on en faisait en France.

(Apparemment, tu ignores aussi qu'on écrit des LIVRES de SF, en fait.)

 

8) Ça ne situe pas trop loin dans l'avenir au moins ?

(No comment.)

(Placer "Anticipation à court terme" quelque part.)

 

9) C'est quand même un peu hétéronormé comme littérature.

(Euh...)

Variante inversée :

Il y  a toujours des héros à la sexualité divergente dans votre oeuvre jeunesse, vous êtes sûre que c'est très utile de leur présenter cela si tôt ?

(Euh... bis)

 

10) Et enfin, celle que TOUT auteur de n'importe quoi, publié chez n'importe qui, craint  TOUJOURS d'entendre :

"Je vais vous faire une confidence (Aïe) j'écris moi aussi (Aïe bis), ça ne vous dérangerait pas de jeter un oeil à mon manuscrit ?" (Aïe ter)

(Parfois assorti de : "Je vous préviens, j'ai protégé mon manuscrit contre le plagiat." )

(C'est ça, insulte-moi en prime...)

 

 

"Hypocrite lecteur -- mon semblable, mon frère, " comme disait l'autre, je suis toujours contente de te voir et d'échanger avec toi, mais quand même, parfois, tu pousses grand-mère dans les orties.

Avoue. ;)

 

 

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Les correctueurs (ses)

Publié le par Jeanne-A Debats

(un (e) correctueur (se) en mission pour le seigneur)

(un (e) correctueur (se) en mission pour le seigneur)

1) Le/la correcteur (trice) qui a un problème avec les "ne" explétifs : il/elle les barre tous ou il/elle en fout partout.

(Ça peut être le/la même suivant son humeur.)

2) Le/la correcteur (trice) qui a un compte à régler avec l'imparfait du subjonctif : il/elle vous le vire systématiquement ou il/elle vous en colle dès qu'il/elle peut.

 (Ça peut être le/la même suivant son humeur.)

3) Le/la correcteur (trice) qui déteste les adverbes, les adjectifs, les verbes invisibles, le verbe faire, surtout en semi-auxiliaire (et là je peux pas lui donner tort), les propositions indépendantes juxtaposées, les pronominaux réfléchis...

(Et parfois tous ensemble.)

4) Le/la correcteur (trice) maniaque des guillemets " " ou « ».

 (Au choix.)

(Ça peut être le/la même suivant son humeur.)

5) Le/la correcteur (trice) qui déteste la majuscule pour les mots normaux censés signifier quelque chose de particulier dans votre texte d'heroic fantasy.

(Et qui vous les vire TOUTES, même et y compris pour le nom de la montagne sacrée du dark lord qui tue du médiéval fantastique.)

6) Le/la correcteur (trice) qui adore unifier tout et n'importe quoi.

(Orthographe, typo, majuscules.)

(Et qui a raison.)

7) Le/la correcteur (trice) qui aime/hait les tirets et qui les anihile/rajoute dès que possible même si les deux orthographes sont correctes.

8) Le/la fan/contempteur (trice) de la graphie rectifiée.

9) Le/la correcteur (trice) qui corrige de la SF pour la première fois :

«Téléportation, ça existe comme mot, vous êtes sûre ? Je le trouve pas dans le Larousse »

10) Le/la correcteur (trice) qui ne comprend pas votre référence/ jeu de mot :

« Qu'est-ce que tu veux dire avec "Patriarcal, mais presque" ? Il manque pas un mot ? »

11) Le/la correcteur (trice) qui tient à faire parler des enfants de douze ans ou des bandits de grands chemins notoires comme des agrégés de lettres classiques.

12) Le/la correcteur (trice) qui devine ce que vous avez lu dernièrement :

«Tu peux lâcher la marquise de Sévigné, s'il te plaît ? »

13) Le/la correcteur (trice) qui sait que le 22 septembre 3968 ne PEUT PAS être un lundi.

14) ) Le/la correcteur (trice)/dir de coll qui en profite pour vous faire une crise de jalousie :

«T'es pas à .... (insérez ici le nom d'une maison d'édition concurrente) ! »

16) Le/la correcteur (trice) qui compte les balles.

(Et qui trouve celles qui manquent ou sont en trop)

 

À vous tous, sans lesquels mes bouquins seraient encore pires qu'ils ne sont, mon amour et ma reconnaissance éternelle.

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les dix refus de manuscrits foireux*

Publié le par Jeanne-A Debats

(la lettre-type de refus d'Yves Frémion, reproduite avec son aimable autorisation et grâce à la diligence de Sylvie Denis)

(la lettre-type de refus d'Yves Frémion, reproduite avec son aimable autorisation et grâce à la diligence de Sylvie Denis)

 

On a tous reçu des refus de manuscrit.

Mon premier refus[i], je m’en souviens, même pas comme si c'était hier, plutôt comme si c'était il y a dix minutes :

il était tellement bien tourné que je n’ai pas COMPRIS que le type disait non. Je lui en veux encore un peu, ce qui n’est pas totalement juste, car il essayait :

a) de préserver mon ego[ii]

b) de ne pas se faire casser la gueule.

Statistiquement, il n’avait pas tort, je dois le reconnaitre. L’auteur refusé peut se montrer de réellement désagréable à über désagréable, en passant par la case hyper gênante des sanglots[iii].

 Ma philosophie perso à cet égard se résume à : « C’est le jeu, ma pauvre Lucette. » option « On ne peut pas plaire à tout le monde ». Et j’envoie mon bébé à quelqu’un d’autre car j'ai peu d'ego en fait sur les bouquins non publiés. En revanche, je deviens terriblement chatouilleuse dès lors qu'ils sont imprimés, il ne faut pas déconner non plus.

Mais en ce qui concerne les manuscrits, je n’ai jamais eu besoin qu’on m’explique POURQUOI on refusait mon chef-d’œuvre parce que la réponse se résume (elle aussi) à :

« Ça n’a pas plu. »

Ça suffit bien, inutile de verser dans le masochisme (ou le sadisme, selon le côté duquel on regarde) en prime.

 J’ai un éditeur chéri qui m’explique de temps en temps pourquoi il pense que j’ai fait de la merde. Mais on se connaît depuis dix ans, je sais qu’il dit réellement ce qu’il ressent, qu’il parle pour lui et lui seul, et que, oui, il regardera vraiment mon prochain opus.

Avec tout autre que lui, la réponse 4 est simplement  insultante.

Liste non exhaustive :[iv]

1) « Malgré ses qualités évidentes …’

Tu te fous de ma gueule en plus ?

2) « Ce manuscrit n’a pas retenu notre attention, mais nous restons en contact et ne manquerons pas de déjeuner ensemble dans le courant de l’année afin de faire le point »

Vous n’en entendrez plus jamais parler et vous le savez à l’instant même ou on vous le dit.

3) « Nous n’avons pas reçu votre manuscrit, mais si vous voulez, vous pouvez nous en renvoyer un exemplaire… »

… qui ira rejoindre le premier dans la corbeille à papier.

4) « Toutefois nous vous invitons à nous soumettre votre prochain manuscrit… »

…qui retrouvera les deux autres à l’endroit cité plus haut.

5) « Ne correspond pas à notre ligne éditoriale… »

À moins que n’ayez commis l’erreur ultime qui consiste à envoyer un roman à un éditeur de guides de voyage ou de cuisine (on ne ricane pas, ça arrive tout le temps) ça signifie juste qu’ils n’en veulent pas, inutile de leur renvoyer une lettre prouvant que le livre de Bidule rentre pile dans la même thématique que le vôtre.

6) « Ce n’est qu’un premier tome et vous prévoyez une trilogie, nous préférons éditer l’ensemble de la série »

Revenez nous voir dans dix ans ; d’ici là, si tout va bien, on aura fait faillite.

7) Le refus personnalisé où l’éditeur en verve (parfois carrément goguenard) (parfois réellement pédago) vous explique point par point tout ce qui coince dans votre œuvre, tout en mettant en valeur les points positifs.[v]

 Dit comme ça, ça à l’air sympa, mais en fait non quand on y réfléchit trois secondes. C’est un excellent moyen pour vous enterrer à jamais sous les corrections ou vous convertir à la culture de la lavande en basse-Provence. La littérature y gagnera peut-être, mais pas vous.

8) « Nous restons en contact… »

À l’instant même, le siège social de la boîte est délocalisé en Corée du Nord.

9) « Nous ne doutons pas que votre manuscrit saura rencontrer ailleurs son éditeur et son public »

Mais si, mais si, ils en doutent, sinon ils auraient pris.

 

10) Le meilleur pour la fin :

THE BIG SILENCE OF THE DEATH OF THE FUTURE

Malgré toutes vos tentatives, vous ne parvenez pas à joindre qui que soit par téléphone, aucun accusé de réception de votre manuscrit que ce soit par mail, signaux de fumée ou pigeons voyageurs, en festival l’éditeur est toujours en rendez-vous, et au Salon du Livre de Paris, le stand de la boîte disparait mystérieusement quand vous passez dans son allée.

En gros, cette tactique possède le mérite d’éviter au type de vous dire « Non ». C’est une des plus efficaces mais aussi une des plus frustrantes.

 Se faire une raison et se dire qu’au bout de six mois, ce silence signifie :

« NIET.»

Conclusion :

Il faudrait se dire, à mon sens, côté auteur, que rien n’oblige personne à vous lire et que par conséquent « non », juste « non», c’est déjà pas mal. L’édition n’est pas une démocratie (eh non), ni une ONG contrainte par contrat avec la déclaration des Droits de l'Homme, la Femme et le Lecteur à se fader tout texte qu'on lui présente. Ce n'est pas l’école des fans, tout le monde ne peut pas gagner. Du côté éditeur, un peu moins de langue de bois et un peu plus de couilles/ovaires parfois, ça ne déparerait pas le paysage, non plus.

 Ainsi, chers éditeurs et collègues, rien ne vaut la lettre-type. Neutre, factuelle, lapidaire. (Tranchons dans le vif, ôtons le sparadrap d'un coup.)

«  Votre roman transfictionnel/ décalogie en 35 tomes/recueil de polésie végane/ compilation de recettes de cuisine alien/ autobiographie commentée par Obiwan Kenobi ne correspond pas à ce que nous cherchons. Bien cordialement. Bisou. [vi]»

 

Et je dédie ce post de blog à Yves Frémion qui reste dans mon cœur le plus grand déboulonneur de manuscrits de la terre entière.

* Ce sont les livres autant que les refus qui sont foireux, soyons clairs.

 

 

 

 

[i] Mon deuxième refus, je le dois à Gérard Klein avec « un peu » de retard. Il me demandait un manuscrit et je lui répondis « Mais enfin, Gérard, tu as refusé ce roman, il y a 2 ans. » et lui « Ah oui, il ne devait pas être bon. Oublie ça. »

Merci, mon chou, oublions aussi que depuis deux ans une autre maison l’a publié et qu’il a remporté un prix. Toutefois, on peut reconnaître à Gérard Klein ces deux qualités ambigües :

a) il n’en a rien à braire de l’ego de l’auteur

b) il n’a pas peur de se faire casser la gueule.

 Quelque part, c’est reposant, ce côté Chuck Norris de la littérature de genre.

[ii] Qui ne risque rien, il est boosté à l’uranium enrichi aux céréales complètes et aux protéines d’onglet de bœuf de Chalosse.

[iii] Mention spéciale à l’auteur qui, un jour, envoya son manuscrit à une célèbre maison d’édition, le tout accompagné d’une lettre où il déclarait que « publier ce roman serait réaliser le vœu ultime de sa maman mourante ». Devant le refus de l’éditeur peu ému, le type fit suivre du certificat de décès. Un must.

[iv] Évidemment, certaines lettres peuvent très bien jouer le combo. Genre refus 1 + refus 4 + refus 9.

[v]  S’il en trouve et dieu sait qu’il cherche. Mention spéciale à « Vous avez une voix » qui ne veut rien dire mais qui fait toujours bien.

[vi] Le bisou n’est pas totalement nécessaire, mais un peu de tendresse dans ce monde de brutes…

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Les dix questions à ne PAS poser à un écrivain.

Publié le par Jeanne-A Debats

1) Où trouvez-vous votre inspiration ?

DANS TON CUL

Variante :

Comment vous viennent vos idées ?

EN ME GRATTANT LES [1] COUILLES [2]

2) Pourquoi écrire de la SF [3] ?

PARCE QUE.

3) Avez-vous toujours été écrivain ?

Non, j'ai commencé par apprendre à lire et à écrire comme tout le monde [4].

4) Etes-vous riche et célèbre ?

Mon yacht croise à l'instant dans le bain de mon fils. Il fait 10 cm. Ma boulangère me reconnaît.

5) Comment conciliez-vous les exigences de la vie de famille [5] avec votre passion [6] ?

J'ai noyé mes enfants et, depuis, j'assassine systématiquement mes compagnons après une nuit. C'est plus sûr.

6) Et à part ça, vous avez un vrai travail [7] ?

Dans la vraie vie, je suis mineuse de fond à Deuil-la-barre.

7) En tant qu'écrivain de SF, vous sentez-vous particulièrement concernée par les problèmes de ce monde ?

LES VERTS DANS TON CUL.

8) Quels sont les romans qui vous ont particulièrement inspirée ?

Oui-Oui sur Mars et le Club des cinq en Thaïlande.

9) Pour vos personnages, vous inspirez-vous des gens de votre entourage [8] ?

Répondre fermement NON.

10) Quel livre auriez-vous aimé écrire [9] ?

La bible et me faire un max de DA avec, vu que c'est le best seller ever.

 

Toutes ces questions restent valides dès lors que l'interviewer est un enfant entre 7 et 16 ans, ensuite, c'est à lui-même que le susdit devrait poser des questions.

 

[1] Ou celles du voisin.[2] En vrai, je plagie systématiquement un autre célèbre auteur d'imaginaire.

[3] Ou du polar, ou de la blanche, ou des livres de cuisine...

[4]  À la place, la plupart des collègues préfèrent répondre qu'ils lisaient Dostoïewski ou Proust à 4 ans, j'avoue que j'ose pas.

[5]  Réservé aux femmes : les mecs, ils concilient forcément, vu qu'il est clair pour tout le monde que c'est pas leur problème.

[6] Vous n'allez pas prétendre que c'est un métier, hein ? Il ne manquerait plus que ça.

[7] Voir NDBP précédente.

[8] Toi, tu veux me fâcher définitivement avec ma belle-mère.

[9] Les miens. Figure-toi que je suis assez contente de ce que je fais.

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Rions un peu avec... la Nasa

Publié le par Jeanne-A Debats

J'aime l'adorable absurdité du monde !

 

La NASA vient d'avouer qu'un de ses employés a perdu un portable avec :

 

LES CODES SECRETS DE LA STATION SPATIALE INTERNATIONALE !*


AMAZING !

 :D

Comme dirait le gentil Norman quand il est bilingue.

 

 

 

 

 

 

* Gentil voleur, fais tourner les codes qu'on rigole tous en choeur !

(Ben quoi ? J'adorerais jouer avec une station spatiale)

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