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publications et festivals

Les Voyageurs Silencieux

Publié le par Jeanne-A Debats

"Les Équilims sont arrivés d’on ne sait où. De l’espace, d’une autre planète, mais c’est tout ce que l’on sait.

« Équilim », j’ai lu que leur nom est la contraction du mot latin equus qui signifie cheval et d’un autre, plus ancien et tiré de la Bible, nephilim, qu’on peut traduire par « Ange » ou « Démon ». Ou bien tout simplement « Venu du ciel ». Pour moi, ils ont bien quelque chose des anges, je m’entends mieux avec eux que personne au monde, Sterling, mon étalon, mis à part."

Ainsi parle Alix, ma nouvelle protagoniste, petite dernière d'une déjà longue lignée de filles avec du caractère. C'est à dire normales... comme j'aurais aimé sans doute en rencontrer plus souvent quand j'étais jeunette...

(Sortie en juin 2016)

(Sortie en juin 2016)

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Prix "Bulles et mots" pour Pixel Noir

Publié le par Jeanne-A Debats

a) Un truc qui me fait toujours rigoler :

apprendre par le journal qu'un de mes romans concourait pour un prix et qu'il l'a eu dans la foulée[1].^^

b) Un truc qui me fait toujours plaisir :

un prix des lecteurs, des jeunes lecteurs, c'est bien plus touchant[2] que les professionnels

Donc un grand merci et plein de bises aux jeunes lecteurs des Deux-Sèvres d'avoir aimé mon Pixel Noir.

 

[1] Ça évite d’angoisser.

[2] J'en suis une, je sais que je ne suis pas touchante*

* Enfin, je me comprends.**

** Honni soit qui mal y pense.

 

 

ELLE est très contente ! Ave, les Deux-Sèvres !

ELLE est très contente ! Ave, les Deux-Sèvres !

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Mais en Mars...

Publié le par Jeanne-A Debats

Alouettes sera en première exclusivité au Salon du Livre de Paris !!

Mais en Mars...

On peut même lire le début ici, sur la page d'Actusf

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En avril...

Publié le par Jeanne-A Debats

Testament II : Alouettes

Testament II : Alouettes

« JULIETTE :

Veux-tu donc partir ? Le jour n’est pas proche encore : c’était le rossignol et non l’alouette * dont la voix perçait ton oreille craintive. Toutes les nuits, il chante sur le grenadier là-bas. Crois-moi, amour, c’était le rossignol.


ROMÉO :

C’était l’alouette ** , la messagère du matin, et non le rossignol. Regarde, amour, ces lueurs jalouses qui dentellent le bord des nuages à l’orient ! Les flambeaux de la nuit sont éteints, et le jour joyeux se dresse sur la pointe du pied au sommet brumeux de la montagne. Je dois partir et vivre, ou rester et mourir. »


William Shakespeare, Roméo et Juliette, acte III scène 1, traduction de François-Victor Hugo

 

* Ouais, d'accord, peut-être que j'insiste un peu....

** à peine...

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L'Héritière1

Publié le par Jeanne-A Debats

Visitez les ombres de la Ville-Lumière...

Parution le 2 octobre.

Et en souscrivant avant le 20 septembre, recevez un exemplaire dédicacé du petit guide du surnaturel parigot * !!

 

* (Tête de veau !)

(L'ancien immeuble du journal "l'Aurore", rue Montmartre)

(L'ancien immeuble du journal "l'Aurore", rue Montmartre)

"— Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je,  surprise.

— Cet immeuble a été construit sur un ancien cimetière, je crois que tu auras du mal à passer… Même si on y a enseveli Molière dans un premier temps, avant de le transporter au Père-Lachaise, puis au Panthéon… Il a beaucoup voyagé, une fois mort, cet homme.

De loin, je considérai le bâtiment, il avait l’air inoffensif, mais les fantômes ne sont jamais où on les attend.

— Comment sais-tu tout ça ?

— Ne suis-je pas l’Archiviste ?

Il me fit une très belle révérence.

— Plaisanterie mise à part, cet endroit est un ancien territoire de Meute, figure-toi. Nous l’avons abandonné après la Commune, enfin au début du siècle. Trop de morts et de mauvais souvenirs… Sans compter la politique urbaniste de Paris qui pousse nos troupes de plus en plus vers la banlieue.

— Hein ? La mairie de Paris chasse les garous ?

Il s’esclaffa :

— Pas vraiment, non ! Tu connais le prix d’un loyer dans le coin ? Avant, c’était le pied de la butte Montmartre, on y trouvait surtout des ouvriers. Maintenant, tu dois pouvoir compter sur les doigts de la main les prolos qui habitent ici. Quant à l’immeuble, il a appartenu à l’un d’entre nous qui dirigeait le journal L’Aurore vers 1890, ça te dit quelque chose ?

Je contemplai à nouveau l’autre côté de la rue, avec respect, cette fois :

— Alors, c’est là que Zola a écrit « J’accuse » pendant l’affaire Dreyfus ?

— Exactement, belle dame ! C’est pourquoi je suis sûr qu’il doit grouiller de fantômes horribles !

Je le regardai, soupçonneuse :

— Tu n’es pas en train de me raconter que Zola était un garou, dis ?

— Oh, non ! Pas lui ! Par contre, sa femme Alexandrine sans aucun doute. "

 

(To be continued )

 

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Var, mâtin quel journal !

Publié le par Jeanne-A Debats

Et merci au journaliste de Var matin

.

Var, mâtin quel journal !

L'interview intégrale

"Interview Jeanne-A Debats pour la la fête du livre du var

Jeanne A-Debats, votre roman Pixel Noir est en lice pour le prix des lecteurs de la Fête du livre du Var. Vous qui accumulez les prix depuis cinq ans (notamment pour La Vieille Anglaise et le Continent), accordez-vous toujours de l’importance à ces distinctions ?

Cela dépend de la distinction surtout. Ce sont les prix qu’a récolté la Vieille Anglaise qui m’ont définitivement mis le pied à l’étrier en littérature, je leur en suis profondément reconnaissante. Par conséquent, je ne mépriserai jamais ces choses-là, bien que je préfère désormais recevoir des prix de lecteurs plutôt que de professionnels (dont je fais partie puisque je suis membre du jury du prix Julia Verlanger, prix doté qui récompense chaque année un roman de SF adulte) : l’écrivain est seul au travail, et hors l’éditeur et les ventes, les prix des lecteurs sont les uniques retours tangibles du fait que son œuvre est appréciée. C’est un grand cadeau qui nous est fait.

Vous enseignez les langues anciennes et vous écrivez de la science-fiction. N’est-ce pas contradictoire ?

Au contraire, les civilisations antiques, les Grecs surtout, étaient très attachées à la teknhé et à l’épistémé, le comment et le pourquoi des choses. C’est en Grèce au sixième siècle avant JC que nait l’esprit scientifique, les premières tentatives de démarches rationnelles, de recherches avec l’école de Milet à laquelle appartenait le grand Thalès, de sinistre mémoire pour nos collégiens.
Je connais au moins 3 professeurs de lettres classiques écrivains de SF : Javier Negrete, Pierre Stoltze et Simon Bréan (bien que ce dernier soit plus orienté vers l’étude universitaire du genre que vers l’écriture elle-même avec son Histoire de la Science-fiction Française).
J’ai d’ailleurs participé en collaboration avec de nombreux autres spécialistes à l’élaboration d’un ouvrage de référence en pédagogie, édité dans votre région – à Nice plus précisément – « Science-fiction et didactique des langues» aux éditions du Somnium.
Niché qu’il est, entre la mythologie et la tekhné, un professeur de lettres classiques tombe forcément dans la science-fiction à un moment donné de son parcours personnel.
Ou alors, je ne suis pas sans penser qu’il a raté quelque chose…
Ne serait-ce que parce que « Felix qui potuit rerum cognoscere causas ».
(heureux celui qui connait la cause secrète des choses ).

Comment les Grecs ou les Romains imaginaient le monde de demain, ressemble-t-il à celui qu’ils croyaient se dessiner un jour ?

Les Romains étaient essentiellement des ingénieurs, des avocats, des agriculteurs et des soldats, ils oeuvraient pour un meilleur confort de vie quotidienne, un empire éclairé et efficace, témoins leurs routes, leurs bains, leur voirie ; l’épistémé et la tekhné n’était pas vraiment leur problème, mais c’étaient des champions de la praxis, la pratique des choses.
Quant aux Grecs, ils étaient fascinés par ce que nous appellerions de nos jours la recherche fondamentale.
Ces deux peuples bâtirent autour de la méditerranée un mode de vie qui après son effondrement ne recouvrera un confort équivalent pour la majeure partie de ses concitoyens qu’à partir de la seconde moitié du vingtième siècle si l’on considère l’Europe dans son ensemble (il y eut quelques enclaves de bien-être ici et là, au cours des siècles, notamment la domination mauresque sur l’Espagne, que sa reconquête fait à nouveau basculer dans un âge sombre d’intolérance et d’oppression). Ils n’envisageaient pas l’avenir de la même façon que nous, notamment la notion de progrès sociétal ou technologique parce que leurs manières de penser n’étaient absolument pas judéo-chrétiennes, ni marquées par une scholastique chrétienne. (À savoir que le monde n’était pas censé finir par l’apocalypse, par exemple.) Bizarrement peut-être, le fait que l’univers ne soit pas appelé à disparaitre rendrait la vision de l’avenir totalement différente. En évacuant la notion de chute, on évacue très facilement celle d’ascension ou tout simplement de futur. Pour eux, le monde futur pouvait bien ne pas être très différent de leur monde contemporain appelé à durer toujours. Il est d’ailleurs un très grand roman d’un écrivain américain Robert Silverberg qui répond au titre de Roma Aeterna qui rend assez bien compte de cela à la marge de son propos principal.

Comment vient-on justement à la science-fiction ?

De facto, je suis tombée dedans quand j’étais petite. Mon grand-père était un grand fan du genre, mais un fan honteux. Il cachait ses livres dans sa vieille cantine militaire.
Ma grand-mère était professeur de lettres, ancienne manière. Elle méprisait le genre, au-delà de tout et même pire. Elle jetait les livres de son époux si elle tombait dessus par hasard ou entrait dans de fulminantes et saintes colères.
La littérature de genre représentait à ses yeux une abomination culturelle à étouffer dans l’œuf. Le polar noir trouvait tout juste un semblant d’indulgence devant elle par ses côtés politiques évidents et ses regards vers la tragédie grecque. Elle me confiait donc les classiques qui ont enchanté mon enfance pendant que son époux me refilait en douce « ses » propres classiques, de SF ceux-là. J’ai dévoré les deux avec une égale ferveur, ne voyant pas où était le problème.
Je me souviens surtout de mes premières sueurs froides devant une nouvelle de Belknap désormais classique, elle aussi : les Chiens de Tindalos qui m’empêcha de dormir, noyée d’une fausse terreur délicieuse tout un été.
J’ai sans doute choisi la science-fiction à la toute fin parce que ma famille idolâtrait la littérature classique en général et qu’ils pouvaient être canulants avec ça. En SF, n’y connaissant rien, ils m’ont laissée tranquille.

Pixel Noir met en scène un adolescent plutôt mal dans sa peau, voire même malheureux. Est-ce qu’à cet âge-là, on est toujours condamné à être comme cela et où avez-vous puisé la matière pour décrire si bien votre héros ?

Je ne pense pas que ce soit une condamnation, mais la promesse de l’avenir. L’âge des excès nous apprend tant de choses. Nous faisons tant de bêtises qui vont former l’adulte que nous serons. C’est une période forcément dangereuse et angoissante parce que nous cherchons qui nous sommes, nous décidons qui nous serons. Je continue à l’observer attentivement chez mes enfants ou mes élèves avec un émerveillement ambigu chaque jour : heureuse de les voir grandir, changer, inquiète de leur avenir, et… terriblement soulagée de n’être plus à leur place !

Dans ce monde futuriste que vous décrivez, l’enfant et sa mère dialoguent plus en langage virtuel que dans la réalité. Est-ce que c’est une loupe grossissante du monde d’aujourd’hui ?

En tout cas, ces deux-là dialoguent plus et finalement mieux que les parents et enfants moyens que je connais. Je ne crois pas que le mode de communication soit un problème dès lors qu’il y a communication. Les nouveaux médias offrent seulement une plus grande facilité aux échanges. Qu’importe si Pixel et sa mère correspondent par sms ou conversation virtuelle pourvu qu’ils SE parlent.
À condition de communiquer vraiment, mais là c’est l’auberge espagnole, on reçoit ce qu’on apporte.
Ceux qui ne communiquent pas bien dans la vraie vie, y trouvent parfois l’écrin nécessaire à l’expression de leur individu qu’ils n’auraient pu trouver ailleurs (Un sourd, par exemple, ne l’est pas sur internet, un autiste, ou un handicapé qui ne peut pas sortir facilement). Il y a des dérives bien sûr, mais ce sont les gens qui créent ces dérives. Ils commettraient les mêmes au café du coin.
C’est aussi ma vision des réseaux sociaux à l’échelle de la planète.

D’un cocon à des écrans, d’un espace virtuel à des systèmes qui manipulent les humains, le monde que vous imaginez a-t-il une chance de voir le jour… ou bien n’existerait-il pas déjà un peu ?

Dans mon livre, ce ne sont pas les systèmes qui manipulent les humains, mais bien les humains qui manipulent les systèmes pour asservir d’autres humains. 1984, le roman bien connu, de Georges Orwell semble lu comme un manifeste contre les technologies utilisées par Big Brother. Mais ces technologies ne sont pas coupables de leur usage délétère, ce sont les humains qui les pervertissent. Un marteau peut servir à planter des clous et construire une maison, on peut également l’utiliser pour fracasser un crâne.
Quel que soit le maquillage technologique que prend l’oppression humaine sur les autres humains, c’est la même oppression depuis l’aube des temps, les ficelles sont absolument semblables : l’abdication du libre-arbitre et de l’esprit critique en échange d’une illusoire sécurité. Nous avons appris à résister à celles d’antan, souvenons-nous en pour résister à celles de demain.
Dans Pixel Noir, la technologie présentée pourrait être extrêmement bénéfique et servir aux malades comme aux valides. Elle ne devient nuisible que parce qu’elle a d’abord été modifiée par des incapables sans doute engagés à moindre coût en lieu et place de vrais spécialistes, comme cela arrive si souvent, et qu’ensuite elle sert les desseins d’un dictateur en herbe.
Est-ce une raison pour renoncer à cet espace virtuel ? Ça n’est absolument pas mon propos. Mon propos c’est de dire « De la même façon que vous ne laisseriez pas un adolescent se balader avec une tronçonneuse dans son lycée, vous devez surveiller l’usage de ces technologies. »

Quant à l’existence des espaces virtuels, elle est à peine en dessous de ce que je décris, nous y serons très bientôt et j’ai hâte de voir ça.

Ce qui touche aussi, dans Pixel Noir, c’est votre capacité à parler d’humanité dans un monde de technologies. Vous pensez que cela est (encore) compatible ?

Je ne vois pas du tout où se trouverait l’incompatibilité : ce sont les humains qui ont inventé la technologie. Il n’est rien de plus humain que la technologie qui est le pur produit de la pensée humaine au même titre que l’art auquel elle ressemble par bien des aspects, c’était d’ailleurs l’opinion des Grecs à cet égard.
Cette même technologie nous a libérés bien souvent de nous-mêmes : les femmes savent ce qu’elles doivent d’indépendance à l’invention du lave-linge ou du frigo. Les handicapés la remercient tous les jours lorsqu’ils retrouvent la vue, ou l’usage même partiel d’un membre, sans compter ceux que les nouvelles molécules maintiennent en vie tout simplement.
La technologie pourrait également nous offrir de nouvelles formes d’art (voyez un peu la mutation du graphisme avec les nouvelles technologies informatiques) ou de pensée. Bref, nous permettre simplement d’être encore plus nous-mêmes. Même et y compris en modifiant notre corps pour des raisons autres que médicales, simplement esthétiques par exemple, ou pratiques.
Il faudrait vraiment se débarrasser de Frankenstein, vous savez. C’est une vieille lune qui semble systématiquement condamner l’homme à être dépassé, rendu caduc ou supprimé « par sa création ». J’y ai toujours vu une terreur primitive, tripale, celle du vieillard devant la jeunesse, un discours appris où il faut toujours se méfier a priori de l’étranger, des nouveaux usages, des nouvelles possibilités. On se retranche alors derrière un « ce qui se fait naturellement » illusoire puisque l’homme actuel n’est pas celui qui est sorti des cavernes, il y a deux cent mille ans. Nous nous sommes modifiés nous-mêmes en changeant notre monde. Et moi, femme, professeur et mère, je l’ai déjà dit ailleurs, je pense que chaque seconde qui nous éloigne de ces cavernes est une merveilleuse seconde.
En ceci, je ne partage absolument pas l’avis de mon éminent confrère Alain Damasio qui semble être terrorisé par les possibilités infinies que la technologie pourrait nous offrir de développement vers des voies inattendues, parfois aussi baroques qu’utiles. Il paraît craindre que nous perdions l’essentiel de notre être dans ce qui n’est qu’une émanation concentrée de ce que nous sommes déjà.
L’argument avancé en général pour conspuer la technologie actuelle consiste à dire que nous ne la maîtrisons plus, sommes incapables individuellement de vivre sans, de la remplacer ou de la recréer à partir de rien si besoin (alors que nous maîtrisons a priori le marteau d’un bout à l’autre) (un bâton, une ficelle et hop vous avez un marteau. Essayez maintenant de construire un ordinateur !) Sauf qu’il s’agit d’une simple terreur imbécile de la perte de contrôle dans un monde où de toute façon nous ne contrôlons pas grand-chose (Et déjà, pas le temps qu’il fera demain, ou l’humeur du patron).
Si l’homme se conduit de façon rationnelle, s’il ne mésuse pas de sa création pour opprimer d’autres hommes, l’humanité trouvera sa place au milieu de ses productions. Il se peut même que ce soit cette même technologie qu’on décrie si souvent qui soit l’ultime chance de l’humanité d’échapper à l’autodestruction. Que ce soit en réparant les dégâts que nous les hommes sommes en train d’infliger au monde.
Ou bien, rêvons un peu des étoiles, si elle nous permet de trouver notre voie vers l’espace.
Cela étant, et quoiqu’il arrive, l’humanité est au cœur de mes livres, ce sont mes personnages et leur vie qui m’importent. Ils transportent dans leurs bagages l’essence de leur vie fictionnelle ; la technologie, comme l’art ou l’amour, en fait partie intégralement.

Votre prochain roman sera-t-il pour la jeunesse, toujours de la science-fiction ?
Mon prochain roman est un roman fantastique adulte, il est terminé et paraitra en septembre aux éditions actusf. C’est un roman situé dans un cycle auquel je travaille depuis le début de ma carrière, cycle qui a l’ambition de toucher tous les genres mêmes annexes de l’imaginaire et d’en détourner les codes par l’intermédiaire d’un héros récurrent : le vampire Navarre.
Je dois également absolument terminer un roman adulte « Imajighane » pour ma « maison mère », les éditions l’Atalante, je suis presque aux deux tiers, mais je bloque encore un peu.
J’ai ensuite un projet jeunesse de pure science fiction, mais il n’en est qu’au stade de la rêverie.
En attendant, je fais ce que je fais toujours (car entre autres cordes à mon arc, il m’arrive de faire de l’editing pour les confrères) : je lis et je relis les projets des amis, notamment le merveilleux Bleu Argent d’Olivier Paquet à paraître aux environs de la rentrée aux éditions l’Atalante. Ce roman de science-fiction jeunesse, enfin Young Adult comme dit aujourd’hui, sera une pure merveille. Et je conseille vivement aux prescripteurs du prix de la Fête du Livre du Var d’y jeter un œil pour l’an prochain.

Le monde virtuel que vous imaginez n’est-il pas en réalité cet espace mental qui permet à chacun de nous de s’échapper des soucis du quotidien ?

Même si je crois au pouvoir libérateur de la fiction, je n’en fais pas un moyen d’échapper au monde, mais un moyen de le comprendre. Faire un pas de côté pour regarder les choses sous un angle différent, c’est l’expérience de pensée que propose la Science-fiction. Au final, je suis persuadée que le genre, souvent taxé « d’irréaliste », est au contraire plus proche du réel, plus concerné par le réel qu’aucune autre littérature.
C’est peut-être, sans doute, ce qui éloigne le public de la SF d’ailleurs : la réalité du monde n’est pas si rose ni si simple et la SF transporte du coup la réputation d’être pessimiste et complexe.
(Ce qui est un paradoxe puisqu’elle est tout aussi bien décrite comme un sous genre pour adolescents boutonneux.)
Si je n’avancerai pas que c’est exactement l’inverse sans abuser quelque peu, en revanche, je défendrai l’idée que la SF ne décrit pas des lendemains qui déchantent, elle avertit qu’il est encore temps de les éviter. Je ne vois pas ce qu’on peut trouver de plus optimiste.
Sans compter qu’en général, ce n’est pas demain qu’elle décrit mais aujourd’hui. Robert Heinlein, un grand écrivain de l’âge d’or, disait d’elle qu’il s’agissait de la « pédagogie du réel », l’ensemble de mon œuvre, y compris et surtout en jeunesse, se situe dans cette lignée.
Au même titre que celles de mes collègues préférés : Ayerdhal, Douay, Lainé, Paquet et j’en oublie qui me pardonneront.
Selon Stanislas Lem, un autre grand ancien de la Science-fiction, la SF est la dernière littérature à prendre en charge le discours sur l’humanité ; à ce titre, l’espace mental qu’elle offre est celui de l’expérience, de la recherche, à travers la jubilation et le plaisir de la fiction.


Ce ne sera jamais « seulement » de l’évasion.

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Ayas, Humour et esprit de la commune

Publié le par Jeanne-A Debats

Roland Wagner était l'un des piliers des séminaires de Peyresq. A ce titre, les Peyrescans que sont certains d'entre nous, ont désiré lui rendre hommage à travers la dernière table ronde qu'il anima pour nous.

"Ayas, humour et esprit de la commune" est l'enfant de ce désir.

En compagnie d' Estelle Blanquet, Simon Bréan, Jean-Luc Gautero, Samuel Minne, Pascal J. Thomas, Jean-Louis Trudel, Eric Picholle, ainsi que de trois nouvelles-hommages, sous la plume d'Ugo Bellagamba, Claude Ecken et moi-même  avec :

RÔ, L'improbable
Ayas, Humour et esprit de la commune

 

" Paris. France. Aéroport Charles de Gaulle. 01 mai 2084. 12h51.  Enregistrement officiel  restitué, Aya  n°666.

Du fond de sa guérite à l’entrée des pistes de l’aéroport, Georges le gardien ouvrit des yeux exorbités. Une fille malingre se perchait en équilibre sur le mur d’enceinte à quinze mètres de là. La paroi de béton blanc était censément électrifiée sur toute sa hauteur, et au sommet en particulier. Ou quelqu’un avait désactivé le système, ou la gamine était déjà morte.

Georges secoua sa terreur pour sortir en vitesse. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu’il la vit balancer les jambes et atterrir avec souplesse. Elle portait un tee-shirt bleu ciel maculé de larmes magenta et vert anis sous laquelle ses petits seins ronds pointaient. Ses longues cuisses flottaient dans un sarouel du même bleu que le tee-shirt, rayé d’un orange flambant. Ses cheveux blonds voletaient sur ses omoplates saillantes. Un renard en slip kangourou gambadait à ses côtés.

Elle divagua à travers les allées de hautes herbes, sinuant entre les pistes d’atterrissage, cueillant au passage des brassées de marguerites sauvages et de bleuets. Elle ne s’arrêtait pas pour les coquelicots. Elle savait peut-être qu’ils ne tiendraient pas cinq minutes, une fois coupés. Le vent emporta une odeur de foin et de fleurs jusqu’à la guitoune.

Sidéré, Georges n’eut pas un geste pour arrêter la promeneuse, il se rua vers le mur d’enceinte. Il le considéra un moment et fit la dernière connerie de sa vie. Il testa l’électrification de la clôture avec le doigt.

On ramassa son cadavre carbonisé quelques heures plus tard, avec ceux des petits animaux fouisseurs et des oiseaux imbéciles..."

(To be continued-------> )

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Vampires à Contre-Emploi : Christian Vilà

Publié le par Jeanne-A Debats

Et aujourd'hui, ladies and gentlemen :

Christian Vilà !!!!!!

Vampires à Contre-Emploi : Christian Vilà

 

Qui êtes-vous ?

Mouahaha ! On se vouvoie, maintenant ? Auteur « pro », et je n’en suis pas peu fier, même si ça ne nourrit son homme qu’un jour sur trois, j’écris depuis une quarantaine d’années. J’ai à mon actif environ 70 publications : romans, nouvelles, scénarios d’albums BD, bouquins « non-fiction ». J’ai aussi co-écrit trois scénars télé, un long-métrage, « western africain » prêt à être tourné (sans doute à l’automne). Hormis ça, petits boulots dans l’édition, plus un certain nombre d’articles de presse. Je suis par ailleurs coprésident du Syndicat des écrivains de langue française (S.E.L.F), en compagnie de quelqu’un que tu… pardon, vous connaissez un peu.

Pour vous, la bit-lit, ça se mange ?

Je n’en ai jamais consommé et à vrai dire, ça ne me démange même pas. Quoi que… Cette nouvelle vampirique pourrait m’avoir donné envie.

Parlez-moi de votre nouvelle, comment l’avez-vous conçue ?

L’idée m’est venue à une terrasse de bistrot, en discutant autour d’une bière avec un ami dessinateur de BD. L’ami en question m’a parlé du jardin de son pavillon de banlieue, où des parasites qui ressemblaient à d’affreux raisins secs s’attaquaient à ses plantes, dont ils se gorgeaient de la sève à tel point qu’ils finissaient par paraître gonflés de « sang végétal ». Là, j’avais déjà tout : le sujet, le décor, le perso principal (mon pote, sous une identité d’emprunt et dans un état d’esprit conforme à la météo du calamiteux printemps 2013). Je n’ai pas cherché à documenter l’histoire des insectes ravageurs, mais j’ai un peu potassé la thématique du vampire. Comme par ailleurs l’anthologiste m’avait conseillé d’y aller mollo côté sexe – même si une histoire de vampire sans érotisme, ça me semble valoir à peu près autant que du pinard sans alcool – j’ai plus appuyé sur les émotions en écrivant une histoire d’amour « vampirique » dans un cadre, disons, de SF à court terme.

Vos projets ?

À paraître fin mars, dans la collection « Trash » des éditions du même nom, MurderProd, probablement le roman le plus brutal que j’ai écrit à ce jour. Après, j’en ai un autre en cours d’écriture, où le mot « trash » est pris au pied de la lettre et dont l’intrigue se situe en banlieue, dans un contexte d’anticipation à court terme. Plus, en préparation, un recueil composé tout à la fois de nouvelles inédites (majoritaires) et de quelques rééditions. Ainsi que des rééditions de romans, en numérique cette fois, chez ActuSF et chez Multivers. Côté BD, et toujours avec Stéphane Collignon au dessin, j’ai aussi un projet dans la lignée de mon roman Les Mystères de Saint-Pétersbourg.

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VÀC (h) E *, les illustrations intérieures...

Publié le par Jeanne-A Debats

 

....auxquelles vous avez échappé :

 

 

 

"S'il te plait, désenzyme-moi un IMmouton !"

Timothée Rey

pièce en 666 alexandrins**


505le-genie-de-lespace-copie-1.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

* Vampires à Contre-Emploi

(Anthologie du festival de Sèvres)

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Utopiales 2013

Publié le par Jeanne-A Debats

 (Où l'on aura le plus de chances de me croiser aux Utopiales, copie de la programmation officielle)


UTOPIALES

« AUTRES MONDES »

30 oct. - 4 nov. 2013

PROGRAMMATION OFFICIELLE

 

Antho 

 

Jeudi 31 octobre

 

Scène Hetzel

 

14h00

 

Grandeur et descendance(s) de la SF francophone

Sous la houlette d'une grande spécialiste, auteurs et universitaires reviennent sur une histoire plus que centenaire, où le merveilleux se conjugue parfois à l'imparfait, mais dans laquelle chaque génération invente de nouvelles manières d'explorer d'autres mondes en francophonie, des deux côtés de l'Atlantique.

 

Avec : Natacha Vas Deyres, Ayerdhal, Jean-Louis Trudel, Lucas Moreno,

Laurent Whale

 

Modération : Jeanne-A Debats

 

Thursday, October 31st

Grandeur and descent(s) of French-speaking SF

Under the guidance of a great specialist, authors and scholars look back into a more than a century old history, where the marvelous is sometimes told in past tense, but in which each new generation invents new ways to explore other worlds in Francophone countries, both sides of the Atlantic.

 

With: Natacha Vas Deyres, Ayerdhal, Jean-Louis Trudel, Lucas Moreno,

Laurent Whale

Chairperson: Jeanne-A Debats

 

******************************************

 

Bar de Mme Spock

15h00

 

Rencontre avec Jeanne-A Debats

Depuis La vieille Anglaise et le continent, novella maintes fois primées, le parcours de Jeanne-A Debats, qui est aussi enseignante de français, n'a jamais cessé de gagner en pertinence. Attachée à l'héritage de la fiction spéculative à la Heinlein, Jeanne-A Debats est aussi une excellente auteur pour la jeunesse, revisitant les  mythes les plus enracinés.

Avec : Jeanne-A Debats

Modération : Yann Olivier

 

Thursday, October 31st

Meet Jeanne A. Debats

Since the publication of La Vieille Anglaise et le Continent [The Old English Woman and the Continent], a novella which received many awards, Jeanne-A Debat’s works grew more and more pertinent. Attached to the legacy of speculative fiction in Heinlein’s style, Jeanne-A Debats, who is a French teacher, is also an excellent author for younger people and she revisits the most deep-rooted myths. 

 

With: Jeanne-A Debats

Chairperson: Yann Olivier

 

******************************************

 

 

Vendredi 1er novembre

 

 

Espace Shayol

12h

 

Un an dans les airs avec Jules Verne

Roman graphique, uchronie subtile et hommage érudit à Jules Verne par les meilleurs créateurs du moment. Nicolas Fructus, Jeanne-A Debats, Raphaël Albert et Raphaël Granier de Cassagnac viennent nous en parler, et nous dire, à voix haute : « nous sommes les enfants de Jules Verne ». Le plus extraordinaire de tous les voyages...

Avec : Nicolas Fructus, Raphaël Granier de Cassagnac, Jeanne-A Debats, Raphaël Albert

Modération : Simon Bréan

 

Friday, November 1st

Un an dans les airs [A year in the airs] with Jules Verne

Graphic novel, subtle uchronia and scholarly tribute to Jules Verne by the bestcreators of the day. Nicolas Fructus, Jeanne-A Debats, Raphaël Albert and Raphaël Granier de Cassagnac come to talk to us and say out loud: “we are Jules Verne’s heirs”. The most extraordinary trip of all…

 

With: Nicolas Fructus, Raphaël Granier de Cassagnac, Jeanne-A Debats, Raphaël Albert

Chairperson: Simon Bréan

 

******************************************

 

13h30

VIP (Salon de l'Atlantique)

 

Think Tank : « Science-fiction et numérique en France »

Trois tables-rondes composent cette session :

13h30 Les droits numériques dans les contrats d'édition

Avec : Alain Damasio, Denis Detraz, Gérard Klein, Pierre Bordage.

Modération : Ugo Bellagamba

 

  15 h 30 Numérique et droit d’auteur : une forme de guerre ?

Avec : Yal Ayerdhal, Jean-Claude Dunyach, Jérôme Vincent, Jeanne-A Debats.

Modération : Ugo Bellagamba

 

16h00 La diffusion et la production de science-fiction en 2050, un autre modèle économique ?

Avec :Vincent Gessler, Julien Betan, Claude Ecken, Fabien Vehlmann, Lucas Moreno

Modération : Denis Detraz

 

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Espace Shayol

17h00

 

Rencontre avec Orson Scott Card

La stratégie Ender, Les maîtres-chanteurs. Deux chefs-d’oeuvres inoubliable s,pour ne citer que ceux-là. Mais qui est l'auteur qui se cache derrière ces textes fabuleux ? Quelles sont les sources de son œuvre et que nous dit-elle sur la quintessence de l'âme américaine ? Enfin, quel regard jette l'auteur sur l'adaptation cinématographique de son œuvre maîtresse ?

Avec : Orson Scott Card

Modération : Jeanne-A Debats

 

Friday, November 1st

Meet Orson Scott Card

Ender’s Game, Song Masters. Two unforgettable masterpieces, to name but a few. But who is the author hidden behind these fabulous texts? Where does he find his ideas and what does his work tell us about the quintessence of the American soul? Finally, what does he think about the cinematographic adaptation of his main work?

 

With: Orson Scott Card

Chairperson: Jeanne-A Debats

 

 

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Samedi 2 Novembre

 

Espace Shayol

19h00

 

Vers un nouveau contrat social entre la planète et l'humanité.

 Le contrat social, défini au XVIIIème siècle comme opposé à l'État de Nature, a dominé notre conception de la société depuis trois siècles, mais n'est-il pas devenu obsolète ? Le temps n'est-il pas à la réinvention de la société en y intégrant de nouveaux paramètres, de nouveaux acteurs, tels que la Nature elle-même ?

Avec : Andreas Eschbach, Jeanne-A Debats, Thomas Day, Jean-Pierre

Andrevon

Modération : Yannick Rumpala

 

Saturday, November 2nd

Towards a new social contract between the planet and mankind The social contract, defined in the 18th century as opposed to the state of nature, dominated our notion of society for the last three centuries but did it not become obsolete? Is it not time to reinvent society by adding new parameters, new actors, such as Nature itself?

With: Andreas Eschbach, Jeanne-A Debats, Thomas Day, Jean-Pierre Andrevon

Chairperson: Yannick Rumpala

 

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