Ayas, Humour et esprit de la commune

Publié le par Jeanne-A Debats

Roland Wagner était l'un des piliers des séminaires de Peyresq. A ce titre, les Peyrescans que sont certains d'entre nous, ont désiré lui rendre hommage à travers la dernière table ronde qu'il anima pour nous.

"Ayas, humour et esprit de la commune" est l'enfant de ce désir.

En compagnie d' Estelle Blanquet, Simon Bréan, Jean-Luc Gautero, Samuel Minne, Pascal J. Thomas, Jean-Louis Trudel, Eric Picholle, ainsi que de trois nouvelles-hommages, sous la plume d'Ugo Bellagamba, Claude Ecken et moi-même  avec :

RÔ, L'improbable
Ayas, Humour et esprit de la commune

 

" Paris. France. Aéroport Charles de Gaulle. 01 mai 2084. 12h51.  Enregistrement officiel  restitué, Aya  n°666.

Du fond de sa guérite à l’entrée des pistes de l’aéroport, Georges le gardien ouvrit des yeux exorbités. Une fille malingre se perchait en équilibre sur le mur d’enceinte à quinze mètres de là. La paroi de béton blanc était censément électrifiée sur toute sa hauteur, et au sommet en particulier. Ou quelqu’un avait désactivé le système, ou la gamine était déjà morte.

Georges secoua sa terreur pour sortir en vitesse. Il poussa un soupir de soulagement lorsqu’il la vit balancer les jambes et atterrir avec souplesse. Elle portait un tee-shirt bleu ciel maculé de larmes magenta et vert anis sous laquelle ses petits seins ronds pointaient. Ses longues cuisses flottaient dans un sarouel du même bleu que le tee-shirt, rayé d’un orange flambant. Ses cheveux blonds voletaient sur ses omoplates saillantes. Un renard en slip kangourou gambadait à ses côtés.

Elle divagua à travers les allées de hautes herbes, sinuant entre les pistes d’atterrissage, cueillant au passage des brassées de marguerites sauvages et de bleuets. Elle ne s’arrêtait pas pour les coquelicots. Elle savait peut-être qu’ils ne tiendraient pas cinq minutes, une fois coupés. Le vent emporta une odeur de foin et de fleurs jusqu’à la guitoune.

Sidéré, Georges n’eut pas un geste pour arrêter la promeneuse, il se rua vers le mur d’enceinte. Il le considéra un moment et fit la dernière connerie de sa vie. Il testa l’électrification de la clôture avec le doigt.

On ramassa son cadavre carbonisé quelques heures plus tard, avec ceux des petits animaux fouisseurs et des oiseaux imbéciles..."

(To be continued-------> )

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